Une partie de chasse dirigée par un baron et une comtesse européens pénètre dans la réserve de chasse des Apaches. Heureusement, un ancien colonel de l'armée, habitué à la vie rude de ces contrées, passait par là.
Si le western spaghetti su inventer une alternative novatrice
à son pendant US, il n’a pas pas inventé le concept de western européen. En effet, les Espagnols et surtout les allemands
les avaient précédés notamment avec l’amusante série des Winetou mais dans l’ensemble
cela singeait plutôt les productions américaines (tout comme les westerns
italien d’avant Sergio Leone d’ailleurs) même si certains pouvaient s’avérer d’honnête
divertissement. Ce qu’ont fait les Italiens, c’est lui donner une identité et
des caractéristiques propres, qui le distinguent du western américain avant de
carrément l'influencer.
Dans la foulée les autres tentatives de western
européen se trouveraent imprégné du western spaghetti pour des résultats très
inégaux. On peut mettre dans le lot ce Shalako
qui entre un grand réalisateur déjà loin de son heure de gloire, un casting
improbable pour le genre entre les superstars de l'époque (Sean Connery,
Brigitte Bardot), les has been et les vieux de la vieille (Stephen Boyd, Honor
Blackman, Jack Hawkins, Woody Strode en chef indien !) et le tout dans une coproduction
anglo-allemande a de quoi piquer la curiosité.
Le film adapte le roman éponyme de Louis L’Amour, auteur
américain spécialisé dans la fiction western et de nombreuses fois adapté à l’écran
et la télévision, Hondo (1953) de
John Farrow avec John Wayne restant la plus connue. Shalako,
parut en 1962, naît du désir du producteur Euan Lloyd d’adapter un roman de L’Amour (ami
de longue date) depuis des années. Une première tentative échouera avec un
casting un peu plus cohérent (Henry Fonda et Senta Berger) mais échouera à
cause des coût désormais élevés d’un tournage au Mexique et de la côte
descendante d’Henry Fonda pas suffisante pour attirer les avances des
distributeurs.
Quelques années plus tard et avec l’avènement du western
spaghetti ce sera désormais possible, bien aidé par l’intérêt de Sean Connery
pressé de se départir de l’image de James Bond (Marnie d’Hitchcock lui réussira
mieux) dont il vient d’abandonner le smoking. Le tournage à Alméria (en Espagne et lieux de
tournage privilégié du western transalpins) ajouté à la distribution
hétéroclite brouille cependant l’identité originelle du projet et le film ne
saura choisir entre classicisme, vraie originalité et dérapages issus du
western spaghetti pour un résultat pas à la hauteur de ce mix étrange.
Quelques thèmes très intéressants sont pourtant esquissés
avec cette noblesse européenne confrontée aux rigueurs de l'Ouest et qui tente
avec arrogance d'y appliquer sa vision colonialiste. De même le long
contentieux issus des guerres indienne que semble entretenir Shalako avec le
chef apache (sous-entendus par quelque dialogue et le mano à mano final) n'est
jamais réellement approfondi malgré une
introduction intéressantes de ces problématiques. On a ainsi un western assez
mou et prévisible qui se laisse néanmoins suivre sans trop d'ennui.
Sean
Connery tout talentueux et charismatique qu’il soit est peu crédible malgré une
fière allure de cow boy puisque dès qu’il ouvre la bouche son accent écossais
prononcé (aucune allusion à des origines européenne de son personnage n’étant
faîtes ce qui aurait pu faire passer) sa caractérisation de vieux baroudeur de
l’Ouest ne passe pas.
Son couple avec une Bardot (qui fera bien
pire en western européen avec Les
pétroleuses de Christian- Jaque) belle mais peu concernée fonctionne tout
juste, et quelques bonnes idées en matière d'actions étant un peu expédiées par
Dmytryk (l’ attaque du fort par les indiens en infiltration, l’assaut final avec
les héros coincés sur une colline et assaillis de tout part par les indiens). Preuve
de cette absence de direction, une violence corsée par instants et un peu hors
de propos (puisque surfant maladroitement sur la surenchère transalpine)
notamment une scène ou Honor Blackman est assez cruellement tuée par les
indiens. Une curiosité donc pour qui souhaite voir James Bond porter le stetson…
Sorti en dvd zone 2 français cez Studio Canal
Extrait
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