Long, un maître en arts martiaux, fait appel au mystérieux Chao pour confectionner une lanterne qui lui assurera la victoire face à son rival Tan, lors du concours annuel de la plus belle lanterne. Mais Chao, humilié et blessé par Long quelques années auparavant, prépare sa terrible et sanglante vengeance...
Au début des années 80 et après deux décennies de triomphe
dans le cinéma hongkongais, la Shaw Brother est sur le déclin. Peinant à se
renouveler, les productions Shaw et leur tournage en studio semble désormais
bien désuètes face au assauts rageurs et plus libres des chantres de la
nouvelle vague hongkongaise tel un Tsui Hark qui avec son inaugural Butterfly Murders (1979) rend hommage et
ringardise à la fois Chu Yuan, un de ses modèles et pilier de la Shaw Brothers.
Avant de se réorienter dans des productions télévisées, le studio se montrera néanmoins
capable d’ultimes soubresauts avec ce Human
Lanterns qui élargit sa formule et ça donne ce pur ovni mélangeant wu xia
pian et horreur.
L'intrigue voit un Lo Lieh profiter de la rivalité entre deux
notables incarné par Chen Kuan Tai et Liu Yung pour exécuter un terrible
vengeance qui consiste entre autres à tuer des femmes et fabriquer des lampes
avec leurs peau dépecées à vif. L'érotisme et la violence sont nettement plus
prononcés qu'à l'accoutumée et le premier massacre de Lo Lieh fait preuve d'un
sadisme saisissant en plus de dévoiler la nudité de l'actrice, une première
dans la tonalité habituellement plus subjective de la Shaw. Les fameux décors
studio de la Shaw font ici merveille pour distiller des ambiances inquiétantes
digne de la Hammer, notamment l'antre menaçante de Lo Lieh magnifiée par une
photo baroque somptueuse.
Ca n'en oublie pas les combats furieux pour autant et là le
chorégraphe Tang Chia s'est surpassé avec nombres d'affrontements mémorables
dont entre autres Lo Lieh qui traque une proie en forêt dans des
mouvements bondissants lorgnant sur King
Hu. Le mano à mano hargneux entre Liu
Yung et Chen Kuan Tai et surtout un incroyable final qui culmine avec l'effondrement
total d'un décor sont également de sacrés morceaux de bravoures.
Cette tonalité sombre s’étend aussi aux héros, Liu Yung
campant un personnage assez détestable et arrogant qui survit assez miraculeusement mais
qui a tout perdu au final. Lo Lieh se délecte dans un rôle de méchant assez
mémorable qui manipule, tue et dépèce à tout va et dont la dimension surnaturelle
est encore renforcée par sa gestuelle étrange lorsqu'il est masqué. Pas le plus prestigieux des réalisateurs de la
Shaw Brothers mais pourtant capable d’excellent divertissements comme La vengeance de l'aigle (1978), Sun Chung propose
ici un objet totalement fou et bariolé.
Sorti en dvd zone 2 français chez CTV
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