Le corps d'un riche collectionneur
d'objets d'art chinois est retrouvé dans sa propre chambre, une balle
dans la tête. La police conclut à un suicide. La présence de l'arme dans
sa main confirme cette thèse. Le détective Philo Vance est persuadé que
le collectionneur a été victime d'un assassinat. Avec l'aide d'un
policier et du procureur, il décide de mener l'enquête. Peu à peu, il
reconstitue les faits.
Michael Curtiz signe un captivant whodunitavec The Kennel Murder Case qui s'inscrit dans une riche année 1933 où on lui doit également Masques de cire et Female.
Le film adapte le roman éponyme de S.S. Van Dine, spécialiste du roman
policier à mystère où son héros récurrent Philo Vance résout les crimes
les plus insolubles au sein de la haute société. Il semble (si l'on en
croit le spécialiste du polar Stéphane Bourgoin en bonus du dvd) que
Curtiz ait transcendé la médiocrité du matériau original assez statique
et aux relents de racisme (dont il reste des traces dans le film avec un
personnage asiatique) par l'énergie qu'il apporte à son adaptation.
L'histoire reprend un motif classique du roman policier à savoir la
résolution d'un crime insoluble en lieu clos maquillé en suicide. Il s'agit du riche
collectionneur Archer Coe (Robert Barrat) dont la première partie du
film s'applique à démontrer comment, de sa nièce à son frère en passant
par son cuisinier chinois, tout son entourage éprouve de sérieux motifs
d'en finir avec celui qui se comporte en odieux tyran.
Pour qui
s'étonnera de l'introduction décontractée de du détective Philo Vance à
l'enquête (la police le laisse tranquillement s'introduire sur la scène
de crime et interroger tout le monde), il faut savoir que c'est la
quatrième fois que William Powell interprète le personnage après The Canary Murder Case (1929) The Greene Murder Case (1929) et The Benson Murder Case
(1930). Nous sommes donc dans une logique de série où même sans avoir
vu les films précédents la complicité se ressent aisément entre les
personnages (le sidekick truculent joué par Eugene Pallette) tout comme
certains running gag qui sentent la redite amusée (le médecin légiste
interrompu à chaque repas par la découverte d'un nouveau cadavre). Cet
aspect évite toute introduction fastidieuse et nous amène immédiatement
dans le vif du sujet. Michael Curtiz se repose à la fois sur la vivacité
et le flegme de William Powell et sur une mise en scène inventive. Tout
ce qui concerne l'enquête en elle-même sera l'affaire de William
Powell, sourire en coin, regard perçant et adepte du bon mot qui sait
déstabiliser ses interlocuteurs, repérer l'élément dissonant dans le
décor et tirer les conclusions les plus improbables. Curtiz déploie sa
maîtrise dans les différentes situations criminelles.
Un mouvement de
grue nous fait arpenter l'extérieur de l'impressionnant décor de la
maison se rapprochant d'une fenêtre pour nous faire voir puis entendre
le bruit et les éclats du coup de feu meurtrier. Plus tard Philo Vance
reconstituera le déroulement du crime que Curtiz film en caméra
subjective inquiétante et en rendant d'autant plus brutale l'exécution,
le tout remarquablement éclairé par William Rees qui traduit bien la
bascule du point de vue. La direction artistique de Jack Okey contribue
aussi à l'atmosphère avec ces deux maisons avoisinante que des
panoramiques nous font observer de l'extérieur et certains décors
ajoutant à la tonalité mystérieuse comme la salle d'objets d'arts
chinois du disparu. Le scénario nous mène sacrément en bateau, donnant
assez vite les clés pour mieux nous perdre dans les circonvolutions dues
à la nature plus tordue qu'il n'y parait du meurtre mais aussi les
états d'âmes des différents suspects caractérisés avec un brio narratif
rare. Détendu et inquiétant à la fois, un divertissement rondement mené.
Sorti en dvd zone 2 françaix chez Bach films et aussi chez Wild side sous le titree "Meurtre au chenil"
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