Dévoreur de pellicule monomaniaque, ce blog servira à commenter pour ceux que cela intéresse tout mes visionnages de classiques, coup de coeur et curiosités. Je vais tenter le défi de la chronique journalière histoire de justifier le titre du blog donc chaque jour nouveau film et nouveau topo plus ou moins long selon l'inspiration. Bonne lecture et plein de découvertes j'espère! Vous pouvez me contacter à justinkwedi@gmail.com, sur twitter et instagram

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mercredi 18 mai 2016

Je suis un criminel - They made me a criminal, Busby Berkeley (1939)

Johnnie Bradfield, un champion de boxe, est injustement accusé du meurtre d’un journaliste. Le coupable, son manager, s'enfuit avec sa voiture et sa petite amie. Alors qu’ils sont poursuivis par la police, ils ont un accident et sont retrouvés carbonisés. Pris pour mort et mal conseillé, Johnnie décide de disparaître et part sur les routes pour échapper aux éventuelles poursuites. Après avoir traversé tous les États-Unis, il fait une halte en Californie dans un "camp de redressement" pour jeunes délinquants.

Les talents de Busby Berkeley ne se limitaient pas à la comédie musicale, en témoigne ce joli film où à un clin d'œil près (la scène où le héros est arrosé et qu'un des gamins sifflote l'air de By the waterfall entendu dans Prologue (1933)) on se trouve dans plaisant mélodrame. Le film est le remake de La Vie de Jimmy Dolan (1933) de Archie Mayo et participera à l'ascension de John Garfield dont c'est seulement le deuxième film. Il incarne ici un champion de boxe fraîchement vainqueur et se parant d'une vertu et innocence aux yeux de la presse, un fils à maman se tenant éloigné des tentations du succès.

Une façade qui va éclater lorsque la réalité le révèle coureur, buveur et arrogant. La supercherie est sur le point d'être dévoilée par un journaliste dont il sera injustement accusé du meurtre. Les circonstances le font passer pour mort mais néanmoins coupable et il est désormais condamner à errer dans l'anonymat et sans le sous. John Garfield impose déjà son authenticité et charisme avec ce anti-héros cynique et individualiste. On appréciera la justesse avec laquelle sa désinvolture s'atténue et participe à sa rédemption, d'abord par la crainte d'être reconnu puis ensuite pour défendre enfin une autre cause que la sienne.


Ce sera celle des gamins d'une maison d redressement et de leur responsable Peggy (Gloria Dickson). La groupe d'adolescent est joué par la troupe des Dead End Kids, révélée par le Dead End (1937) de William Wyler et très célèbre alors. Leur énergie et gouaille apporte un répondant idéal à John Garfield, toute les scènes montrant l'apprivoisement commun créant un lien bien plus attachant que la romance très convenue avec Gloria Dickson (qui au départ semble avoir un vrai répondant avant d virer à l'amoureuse transie).

C'est reflet inversé de la première partie où tous les proches de Garfield étaient des sangsues prêtes à le lâcher à la première déconvenue et justifiant presque son individualisme. Là malgré la progression convenue du récit on vibre néanmoins à l'empathie et compassion naissante de Garfield pour ses garnements auxquels il va peut-être sacrifier son secret. Un bon moment dont on regrette juste la sobriété excessive de Busby Berkeley, le rythme et les dialogues percutant son là mais la mise en scène est anonyme. Sans attendre la folie de ses comédies musicales on pouvait espérer plus d'inventivité notamment lors des combats de boxe. Sympathique néanmoins même si l'incarnation suivante d boxeur de John Garfield sera autrement plus mémorable dans Sang et Or (1947) de Robert Rossen.

Sorti en dvd zone 2 français chez Widl Side

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