jeudi 29 juillet 2010
Whisky à gogo - Whisky Galore, Alexander McKendrick (1949)
Durant la Seconde guerre mondiale, les habitants d'une petite île écossaise se morfondent pour cause de la pénurie d'alcool, la pire de toute les privation dans ces contrées. Un jour, un bateau chargé en caisse de whisky fait naufrage sur ses côtes pour le plus grand bonheur de tous mais un officier anglais un peu trop zélé veille... Premier film de McKendrick qui signe d'emblée une grande réussite avec ce fleuron du studio Ealing.
La description pittoresque et bon enfant du village écossais est excellente (qui m'a souvent évoqué le truculent Je Sais où Je vais de Michael Powell) et la transition d'humeur entre la communauté dépressive tournant au ralenti puis totalement égayée par le whisky est sacrément comique, offrant des scènes de beuverie mémorables. Plus efficace que les fontaines de Lourdes, le whisky s'avère avoir des vertus miraculeuse puisque réveillant les mourants, ranimant les plus déprimés et redressant les paralytiques lorsqu'il s'agit de défendre la cargaison.
Le casting est excellent que ce soit les non professionnels recrutés en Ecosse aux trognes et à l'accent plus vrais que nature ou encore les acteurs classiques comme Basil Radford parfait en officier anglais rigide et idiot. Le scénario est des plus ludique, se jouant des codes du film de guerre et d'espionnage (l'interrogatoire des villageois, la longue course poursuite finale) où les plans et microfilms habituels sont remplacés par des caisses de whisky et les nazis par des anglais, renforçant l'effet comique (tout en jouant habilement de l'antagonisme Anglo écossais, les uns passant pour des snob coincés et les autres pour de joyeux drilles alcooliques).
McKendrick a fait bien mieux après (L'Homme au complet blanc ou Tueurs de Dames sont d'une plus grande ambition thématique) mais ce premier film témoigne d'une énergie comique et d'une vraie fraicheur sacrément revigorante. Entre ce film là et le mémorable Champagne Charlie (dont j'ai parlé en avril) on peut dire que les scénaristes de Ealing étaient sacrément inspiré sur le sujet, la légende voulant même que les scénarios soient fignolés au pub du coin.
Trouvable dans le coffret zone 2 français consacré au Studio Ealing. De passionnantes interventions de Bertrand Tavernier en bonus.
La mémorable scène d'ouverture
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Il paraît que c'est l'un des films les plus drôles de l'histoire du cinéma : je note les références pour un prochain achat. ;)
RépondreSupprimerAh oui c'est vraiment très drôle, niveau comédie "alcoolisée" ça cotoie notre "Singe en hiver" national de près ;-) Le coffret Ealing est une vraie pépite si on aime ce genre de comédie décalée anglaise.
RépondreSupprimerAh, j'aime beaucoup "Un singe en hiver" ; Belmondo et Gabin y sont magnifiques : il y a tout un patrimoine cinématographique français dont on ne parle jamais en France et qui mériterait davantage d'attention, je trouve.
RépondreSupprimerOui la Nouvelle Vague a parfois un peu éclipsé la réussite de certaine grandes comédies populaire au niveau de la critique (Henri Verneuil n'était pas en odeur de sainteté je crois). Mais bon vu le rythme des rediffusions annuelles le public ne s'y est pas trompé lui ;-)
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