dimanche 18 juillet 2010
Les Premiers Hommes sur la lune - First Men in The Moon, Nathan Juran (1964)
En 1964, une mission astronautique internationale (Russes et Américains ensemble) prend pied sur la Lune et y découvre un drapeau anglais et un document écrit qui est une prise de possession de la lune au nom de la Reine Victoria. Grosse surprise des astronautes qui se croyaient les premiers hommes sur la Lune. On retrouve Bedford, le dépositaire de ce document, dans une maison de retraite de l'Angleterre.
Bedford raconte son histoire. À la fin du XIXe siècle, pour échapper à ses créanciers, il s'associe avec un savant un peu fou mais génial, Cavor, qui a inventé une matière, la cavorite, qui, une fois déposée sur un objet, permet à celui-ci de s'affranchir de la pesanteur. Ensemble, et avec Kate, la fiancée de Bedford, ils partent ensemble pour la Lune...
Un production Charles Schneer/ Harryhausen assez oubliée et peu connue semble t il car rarement citée parmi leur réussite alors que c'est un spectacle des plus convaincant. Un début assez sérieux et "réaliste" (avec des clins d'oeil sympa comme le sigle à damier de la fusée évoquant l'album de Tintin "On a marché sur la lune") de anticipant de quelques années la ferveur populaire que provoquera l'arrivée des premiers hommes sur la lune. La découverte improbable par les astronautes d'un document de 1899 amènent la NASA à faire mener sur Terre une enquête qui va révéler qu'un expédition lunaire à bel et bien eu lieu des décennies auparavant.
Après ce début contemporain, la narration en flashback nous ramène à une Angleterre Victorienne et une adaptation très fidèle d'un des texte les moins connus de HG Wells. Ce dernier était souvent resté dans l'ombre à cause du roman "De la Terre à la lune" de Jules Verne qui avait exploité l'idée des années auparavant, mais le livre de Wells avait néanmoins déjà connu une première version filmée en 1919 et Le Voyage dans la lune de Melies en est pratiquement une adaptation officieuse tant les similarités pullulent.
Le ton du film se fait alors plus léger, entre le héros baratineur et un peu escroc Bedford, ses relations orageuse avec sa fiancée Kate (jouée par la charmante Martha Hyer) et surtout le voisinage du professeur loufoque et maladroit Cavor joué par Lionel Jeffries. Les amateurs de steampunk jubileront devant le principe hors norme qui va permettre à nos héros d'effectuer leur voyage sur la lune. En dépit d'une scène de décollage éblouissante, Harryhausen se loupe un peu dans les séquences spatiale peu crédible et dénuée de magie, ce dont il a dû se rendre compte puisqu'il dépeint l'essentiel du voyage (le retour à la fin sera également très elliptique) depuis l'intérieur de la capsule.
Arrivée sur la lune, c'est une tout autre affaire avec des cadrages et perspectives soufflante et un paysage lunaire très bien rendu. Le film se lâche ensuite dans la fantasy la plus pure avec la rencontre du peuple sélénites lunaire et de leur impressionnant royaume sous terrain. Bestiaires impressionnant, décors monumentaux, machines à l'esthétique improbable et aux fonctionnements inconnus, c'est à une véritable frénésie visuelle lorgnant sur les roman de Edgar Rice Burroughs que se livre Harryhausen. Nathan Juran fidèle collaborateur et réalisateur très doué (on lui doit sans Harryhausen le formidable "Jack le tueur de géant") délivre une réalisation alerte et bourré d'énergie mettant parfaitement en valeur les décors et créatures issue de l'imagination de Harryhausen.
Un autre des points positif est que le scénario respecte parfaitement les thématiques de HG Wells. Homme de science croyant à l'avenir de l'homme à travers le culte du savoir, le personnage pacifiste du professeur cavol semble clairement être le double de l'écrivain dans le roman, et il en va de même dans le film.
L'imperfection et la violence des hommes semble pourtant toujours contrecarrer ses dessein pacifistes, ce qui sera le cas ici avec le héros et narrateur Bedford montré sous un étonnant mauvais jour (surtout après le début du film le rendant sympathique) à l'attitude violente face à l'étranger inconnu (métphore du colonialisme ?). En prime la conclusion offre un joli clin d'oeil dans sa résolution à la manière dont mourrait les martiens dans La Guerre des mondes (Wells a écrit Les Premiers Hommes sur la lune après et a donc recyclé son idée).
Le film est un gros échec à sa sortie et signe momentanément la fin de la collaboration entre Harryhausen et Charles Schneer, qui se retrouveront néanmoins en 1969 pour La Vallée de Gwangi. Sans être leur meilleur production, Les premiers hommes sur la lune est donc un spectacle tout à fait plaisant et visuellement assez époustouflant.
Trouvable en dvd zone 2 anglais doté de sous titres français
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