Dévoreur de pellicule monomaniaque, ce blog servira à commenter pour ceux que cela intéresse tout mes visionnages de classiques, coup de coeur et curiosités. Je vais tenter le défi de la chronique journalière histoire de justifier le titre du blog donc chaque jour nouveau film et nouveau topo plus ou moins long selon l'inspiration. Bonne lecture et plein de découvertes j'espère! Vous pouvez me contacter à justinkwedi@gmail.com, sur twitter et instagram

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mardi 13 juillet 2010

Le Vent de la Plaine - The Unforgiven, John Huston (1960)


Au lendemain de la guerre de sécession, l'altière veuve Mathilda Zachary, entourée de ses trois fils (Ben, Cash, Andy) et de sa fille Rachel, est parvenue à regrouper le troupeau de bovins qui est le seul patrimoine de la famille. Ils ont pour voisins Zeb Rawlins dont le fils aîné, Charlie, meurt transpercé par une flèche indienne, alors qu'il retourne chez lui, après avoir obtenu la main de Rachel. Un vagabond demi fou, le vieux Kelsey, colporte une étrange histoire : Rachel serait une indienne de la tribu Kiowa, jadis ravie aux siens par Mathilda en remplacement de sa propre fille mort-née.

Pour sa première incursion dans le western, Huston signe là une belle réussite même s'il reniera le film à cause de divers événements extérieur (Audrey Hepburn victime d'une fausse couche suite à un accident de cheval sur le tournage, l'aspect antiraciste atténué par la réduction au montage du rôle du dresseur indien Johnny Portugal par les producteurs).

Le cadre du western permet à Huston de signer un flamboyant drame familial. Durant la première heure nous est longuement décrit un cadre de vie idyllique, prospère et plein d'avenir où chacun vit en bon voisinage mais tout cela implose lorsque le secret des origines du personnage d'Audrey Hepburn est révélé. Le racisme ordinaire et les rancoeurs se dévoilent, et cela au sein même de la famille Zachary. Le ton s'avère bien sombre et pessimiste notamment lors des apparitions fiévreuse de Joseph Wiseman vieux fou dévoré par le ressentiment. Visuellement, Huston traduit cela par une photo de plus en plus sombre et un cadre qui se ressère alors que le début nous éblouissait avec ses cadres somptueux sur des plans d'ensemble de la plaine.

Le film s'avère assez dérangeant aussi au niveau des rapports entre Burt Lancaster et Audrey Hepburn, élevés comme frères et soeur mais irrésistiblement attirés l'un vers l'autre. Sans appuyer dessus trop fortement le malaise demeure au détour de quelques scènes ou dialogue (Lancaster rossant ceux qui approchent sa soeur, ou encore presque triste lorsqu'elle est demandée en mariage par un prétendant) et même si on insiste pas outre mesure il finissent tout de même le film ensemble.

Plus centré sur les tensions psychologiques que sur l'action pure, Huston réserve le grand morceau de bravoure pour les 20 dernières minutes avec un long siège épique de la famille Zachary face à une horde d'indiens venu récupérer leurs soeur avec un déchirement intérieur très bien traduit par Audrey Hepburn forcée à décimer ses congénères. Sinon un excellent Burt Lancaster comme d'habitude et un tout jeune Doug Mclure qu'on retrouvera dans une flopée de nanars quelques années plus tard.

Facilement trouvable en dvd zone 2 français


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