Le village de Midwich en Angleterre est le théâtre d'un phénomène mystérieux. Tous les habitants et les animaux deviennent inconscients pendant plusieurs heures ainsi que toute personne qui pénètre dans un périmètre autour du village. Même des militaires équipés de masque à gaz s'évanouissent. La population se réveille toute au même moment sans qu'il soit possible aux autorités de trouver une explication au phénomène. Quelques mois plus tard, les douze femmes et filles du village en âge d'enfanter se retrouvent enceintes et accouchent le même jour d'enfants blonds aux yeux un peu étranges....
Adapté du roman Les Coucous de Midwich de John Wyndham, Le Village des Damnés est un petit classique du fantastique britannique. Malgré le pitch à fort potentiel, le film s'avère assez décevant au niveau de son scénario. La structure trop soumise au standards de l'époque évoque finalement plus un super épisode de La Quatrième dimension et frustre sur pas mal de points. La grosse ellipse qui voit les enfants passer de chérubins de 1 ans à peine à des enfants de 9 ans sans une une certaine évolution sur le développement de leurs pouvoir (il passent en un clin d'oeil de surdoué en gamin malfaisant) n'est pas très heureuse.
De même la prise en charge minimale de l'armée après les évènement est peu crédible et l'absence de détails sur l'origine des enfants (vraisemblablement extraterrestre) crée autant le mystère qu'elle restreint les péripéties potentielles (passé l'ouverture finalement l'intrigue se réduit à une suite de démonstration de forces du groupe d'enfant) tandis que certaines pistes intéressantes (les même phénomènes se déroulant partout dans le monde) ne sont pas exploités. C'est vraiment trop court vu les possibilités (1h14 à peine) sans doute mieux exploitée dans le roman ou peut être dans le remake de John Carpenter de 95. A l'époque du remake Wolf Rilla avait d'ailleurs adoubé Carpenter en reniant son propre film qu'il jugeait sabordé au montage par ses producteurs, ce qui expliquerait sans doute toutes ces zones d'ombres.
Si l'écriture et et la construction pêche, il en va tout autrement de l'atmosphère terrifiante instaurée par Wolf Rilla et c'est là que se situe la grande réussite du film. La scène d'ouverture qui voit le village entier de Midwich tomber en léthargie est un sacré moment d'inquiétude inexpliquée qui pose immédiatement l'ambiance. De même la présence des enfants est rendue des plus menaçante avec un minimum d'effet, dans la manière de les faire se mouvoir tel une entité unique et grâce au jeu inexpressif appuyant leurs absence d'émotion avec ce regard vide qui vous hante bien après la vision du film. Le leader des enfants est d'ailleurs incarné par le jeune Martin Stephens, déjà tout aussi terrifiant et glacial en jeune Miles dans Les Innocents.
La manifestation de leurs pouvoir est assez classique mais très bien amenée notamment leurs télépathie et la soumission de l'esprit humain (glaçant moment où un bébé mutant soumet son grand frère avec l'aide de sa petite soeur) et quelques meurtres surprenant comme cet homme brûlé vif sans qu'il puisse s'opposer. Les quelques défauts soulignés plus haut sont d'ailleurs largement tempéré par la prestation très convaincante de George Sanders en professeur tentant d'étudier les enfants et se refusant dans un premier temps à accepter leur nature malfaisante. En dépit d'un déroulement peu surprenant, le malaise et la noirceur sucité par l'ensemble du film en font donc malgré tout une belle réussite. Une suite méconnue fut d'ailleurs réalisée en 1964, Les Enfants des Damnés réalisé par Anton Leader. Autre curiosité, Joseph Losey réalisara une intéressante oeuvre alternative au film de Rilla (avec une nouvelle fois des enfants démoniaque à l'oeuvre dans un cadre rural) en 1963 avec Les Damnés en 1963.
Sorti en dvd zone 2 français
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