Dévoreur de pellicule monomaniaque, ce blog servira à commenter pour ceux que cela intéresse tout mes visionnages de classiques, coup de coeur et curiosités. Je vais tenter le défi de la chronique journalière histoire de justifier le titre du blog donc chaque jour nouveau film et nouveau topo plus ou moins long selon l'inspiration. Bonne lecture et plein de découvertes j'espère! Vous pouvez me contacter à justinkwedi@gmail.com, sur twitter et instagram
Juge d'instruction fraîchement émoulu, Al Reilly est chargé par son supérieur, l'ambitieux et retors Kevin Quinn, d'instruire l'affaire concernant la mort du gangster Tony Vasquez, abattu par le lieutenant Mike Brennan. Policier intrépide et efficace, ce dernier affirme avoir agi en état de légitime défense; d'ailleurs, on trouve dans la main de Vasquez un revolver qui, peu de temps avant, a servi à tuer un autre gangster.
Contre Enquête est en quelque sorte la conclusion d'une trilogie que Lumet aura donné sur la corruption policière puisqu'auparavant avaient précédé la chroniques Serpico puis la grande fresque criminelle Le prince de New York (déjà traité en ces pages). Chacun des films précédents avait grimpés dans l'échelle de la description de la gangrène pourrissant la police, les petites magouilles des flics de terrain dans Serpico puis à plus grande échelle avec des liens troubles entre truand et inspecteurs chevronnés dans Le prince de New York. "Contre Enquête" va plus loin encore en montrant les ramifications entre les hautes sphères de la police et de la justice et le grand banditisme.
Tout part d'un meurtre sordide effectué par le flic Mike Brennan (Nick Nolte) chargé des basses besogne. Jeune procureur parachuté sur l'affaire, Timothy Hutton va s'avérer moins malléable que prévu et en démanteler toute les failles jusqu'à la réponse impensable. Le scénario est donc à travers l'enquête, une longue partie d'échecs entre Hutton, Brennan et le truand portoricain incarné par Armand Assante et les différentes puissances qui les manoeuvres, bonnes ou mauvaise que ce soit la mafia ou la police cherchant à couvrir ses pairs. On retrouve ici l'art de Lumet à dépeindre des personnages d'une incroyable profondeur à travers ses thématiques.
Nick Nolte est impressionnant en flic mauvais comme la gale qui semble tout droit sorti d'un roman de James Ellroy, et Lumet l'entoure d'une aura trouble par son curieux rapport au milieu homosexuel le doute étant entretenu sur ses penchants, simple moyen d'arriver à ses fins où vraie attirance ? Les problématiques raciales s'étendant jusqu'à l'intérieur de la police sont très subtilement abordés également, soit sous couvert d'humour dissimulant les clivages bien réel, par le rapport de soumission que semble imposer Brennan aux personnages de Luis Guzman et surtout Charles Dutton ainsi que le secret douloureux que dissimule Timothy Hutton.
Hutton n'est pas un interpréte aussi convaincant et charismatique que Al Pacino et Treat Williams dans les films précédent et Lumet l'oublie un peu par instants au cour de son récit. Nick Nolte etArmand Assante emporte réellement le morceau à travers un duel à distance magistral au suspense haletant et le jeune héros ne retrouve de son intérêt que lors de la conclusion. Là Lumet démontre une nouvelle que l'opacité et la solidarité d'un système corrompu aura toujours raison des plus vertueux et que rien ne changera jamais. On retrouve ici en plus la réalité juridique complexe que Lumet se plaît régulièrement à dépeindre dans le détail. Un peu moins sombre que les autres film il laisse tout de même une chance à son personnage principal sur le plan personnel dans la dernière scène. En dépit de quelques légers défauts (bande son 80's très marquée entre autres) un excellent Lumet donc.
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