Speed Racer est un
jeune prodige de la course automobile, né pour la course au sein d'une famille
de pilotes. Or, lorsqu'il défie M. Royalton, président-directeur général
corrompu des Industries Royalton, le jeune homme découvre que tout n'est pas
rose dans le sport qu'il adore.
En 1999 avec le premier volet de la trilogie Matrix on attribuait aux frères
Wachowski une vraie révolution visuelle, confirmée durant les années suivantes
où l’esthétique du film contaminait tout le cinéma d’action mondial. Tout d’un
coup les blockbusters étaient envahi de héros tout de cuir vêtus, de scènes de
boite de nuit à l’éclairage vert sur fond de techno et les arts martiaux
s’invitaient dans les productions les
plus inattendues (Charlie et ses drôles
de dames). Cet excès de décalque allait rapidement ringardiser Matrix bien malgré lui, d’autant que le
film ne représentait pas tout à fait la révolution qu’on nous avait vendue. Les
Wachowski avait plutôt procédés à une démocratisation de tout un pan de
culture réservée à un cercle restreint (les jeux vidéo, l’animation japonaise,
le cinéma d’action de Hong Kong, le cyberpunk, les jeux de rôles) dans un tout
cohérent et accessible au grand public à travers un récit obéissant au règle de
l’épopée classique.
La forme empruntait énormément à ses différents matériaux
sans innover et le premier Matrix
malgré la réelle vision des Wachowski ne poussait pas assez loin la démarche.
Les deux épisodes suivant seraient plus intéressant et complexe notamment Matrix Reloaded remettant audacieusement
en cause le dogme mystique et quasi religieux du premier volet mais trop
ambitieux les Wachowski se montreraient hermétique et un peu abscons dans leur
démarche où les tunnels de dialogues philosophiques citant Baudrillard
croiseraient des scènes d’actions faramineuses parfois vide de tout implication
émotionnelle. Finalement si Matrix
conserve son aura culte, les deux suites sont nettement plus discutées aujourd’hui.
La course d’ouverture en est l’exemple le plus frappant en usant du principe issu des jeux vidéo de course qu’est le ghost : en pleine course pour améliorer votre chronomètre vous voyez devant l’image virtuelle de votre adversaire dont vous cherchez à battre le temps. Ici l’effet est reproduit pour traduire le trauma de Speed hanté par le souvenir de son frère qu’il ne se résout pas à dépasser comme le montre la fin de la course où il renonce volontairement à briser le record.
La
narration très dynamique des mangas poussant la tension à son comble en pleine
course est tout aussi brillamment exploitée : visages des pilotes incrusté
ou en surimpression sur le décor, zoom et transition agressives pour les
échanges entre eux, ce même décor qui s’estompe parfois pour isoler le pilote
dans un espace mental traduisant son état d’esprit ou encore plans d’insert sur
les spectateurs et commentateurs médusés par les prouesses des bolides. De
manière plus ludique, le souvenir d’un Mario Kart ressurgit lors de la grande
séquence du rallye de Casa Cristo avec ce circuit sinueux au décor varié semé d’embûches
et surtout par les armes/pièges dont sont truffées les voitures avec des
pilotes plus retors les uns que les autres(tout droit sortis d'un cartoon façon Les Fous du volant) pour se déstabiliser.
Les Wachowski ont convoqué toute l’équipe gagnante des Matrix pour ce nouveau prodige avec John Gaeta aux effets spéciaux, Kym Barett pour les costumes et David Tattersall à la photo (ainsi que Joel Silver à la production). On retrouve ainsi certain motifs de la trilogie comme ces ralentis figé décortiquant les mouvements les plus virtuose des bolides mais cette vois l’ensemble va plus loin avec une caméra d’une mobilité étourdissante virevoltant dans tous les recoins de la piste et du cockpit pour faire partager cette ivresse de la vitesse et du danger. Allié à cette débauche de couleur cela pourrait être rapidement écœurant et confus mais le découpage et le montage reprenant les effets bd précités rendent l’ensemble limpide et grisant de bout en bout.
Les Wachowski ont convoqué toute l’équipe gagnante des Matrix pour ce nouveau prodige avec John Gaeta aux effets spéciaux, Kym Barett pour les costumes et David Tattersall à la photo (ainsi que Joel Silver à la production). On retrouve ainsi certain motifs de la trilogie comme ces ralentis figé décortiquant les mouvements les plus virtuose des bolides mais cette vois l’ensemble va plus loin avec une caméra d’une mobilité étourdissante virevoltant dans tous les recoins de la piste et du cockpit pour faire partager cette ivresse de la vitesse et du danger. Allié à cette débauche de couleur cela pourrait être rapidement écœurant et confus mais le découpage et le montage reprenant les effets bd précités rendent l’ensemble limpide et grisant de bout en bout.
Speed Racer
constitue également un aboutissement thématique des pistes explorées dans Matrix en narrant une histoire quasi
similaire. Matrix narrait la lutte d’un groupe d’humains assujettis par une
entité cybernétique nébuleuse les exploitant en les endormant dans un simulacre
de réalité où il n’avait plus leur libre arbitre sans le savoir. Seule l’intervention
de l’Elu incarné par Keanu Reeves permettrait de rétablir l’équilibre et sauver
l’humanité.
Dans Speed Racer, l’entité toute puissante est représentée par l’industriel Royalton (Roger Allam calque d'ailleurs son jeu outrancier sur celui de Hugo Weaving qui jouait L'Agent Smith grand méchant des Matrix) où le message sur ces conglomérats tout puissant et inhumain cherchant à tout absorber se fait plus clair et au lieu de la survie de la race humaine (rien que ça) Speed cherche avant tout à préserver sa famille. Une famille dépeinte avec une chaleur inattendue par les Wachowski (quand on se souvient de la froideur des Matrix notamment un troisième volet qui échouait un peu dans son pic émotionnel) et bien aidé par l’interprétation attachante de John Goodman et Susan Sarandon ainsi que le facétieux petit frère et son singe prétexte à quelques gros gags tordants.
Dans Speed Racer, l’entité toute puissante est représentée par l’industriel Royalton (Roger Allam calque d'ailleurs son jeu outrancier sur celui de Hugo Weaving qui jouait L'Agent Smith grand méchant des Matrix) où le message sur ces conglomérats tout puissant et inhumain cherchant à tout absorber se fait plus clair et au lieu de la survie de la race humaine (rien que ça) Speed cherche avant tout à préserver sa famille. Une famille dépeinte avec une chaleur inattendue par les Wachowski (quand on se souvient de la froideur des Matrix notamment un troisième volet qui échouait un peu dans son pic émotionnel) et bien aidé par l’interprétation attachante de John Goodman et Susan Sarandon ainsi que le facétieux petit frère et son singe prétexte à quelques gros gags tordants.
On se souvient de la fin grandiose du premier Matrix où Néo se mettait enfin à croire
en sa dimension d’élu et enfin apaisé et sûr de sa force terrassait ses
adversaires dans une gestuelle bien moins spectaculaire que le reste du film et
pourtant plus impressionnante car empreinte de l’assurance du surhomme qu’il
savait désormais être. La course finale de Speed
Racer a exactement la même fonction mais avec une force évocatrice
démultipliée. Cible de tous les coureurs dont il pourrait dénoncer la
corruption et les liens trouble avec Royalton, Speed fonce pourtant sans peur
dans les périlleux virages du circuit. Un maelstrom de mot et d’images ayant
parcourus le film le montre face aux interrogations qu’il a désormais surmontées
et cette assurance le rend invincible.
Les Wachowski renforce cet aspect en
apportant un lien quasi télépathique entre Speed et sa voiture, l’enjeu de la
simple victoire finale est transcendé par l’expression visuelle et sensorielle
de la plénitude de Speed et les réalisateurs osent une envolée psychédélique façon
2001 l’odyssée de l’espace pour
signifier son envol loin de ses
adversaires, de ses doutes, sans égal… La transe et l’état de grâce du sportif
aura rarement été aussi bien traduit que dans cette phénoménale montée épique virant à l'abstraction pop art (et rejoignant une réflexion de la mère évoquant une création artistique dans les prouesse de Speed).
Les Wachowski réalisent là leur chef d’œuvre mais par son imagerie acidulée Speed Racer sera moins pris au sérieux que Matrix (c’est l’air du temps il faut du réalisme, un ton empesé et une dimension sombre forcée pour être crédible voir le succès de Nolan ou le virage des dernier James Bond) et ce vrai film ambitieux et familial sera un bide retentissant. A défaut du grand film populaire qu'il visait être, Speed Racer à toutes les allures du film culte.
Les Wachowski réalisent là leur chef d’œuvre mais par son imagerie acidulée Speed Racer sera moins pris au sérieux que Matrix (c’est l’air du temps il faut du réalisme, un ton empesé et une dimension sombre forcée pour être crédible voir le succès de Nolan ou le virage des dernier James Bond) et ce vrai film ambitieux et familial sera un bide retentissant. A défaut du grand film populaire qu'il visait être, Speed Racer à toutes les allures du film culte.
Sorti en dvd zone 2 français chez Warner
Extrait de la course finale
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire