Dévoreur de pellicule monomaniaque, ce blog servira à commenter pour ceux que cela intéresse tout mes visionnages de classiques, coup de coeur et curiosités. Je vais tenter le défi de la chronique journalière histoire de justifier le titre du blog donc chaque jour nouveau film et nouveau topo plus ou moins long selon l'inspiration. Bonne lecture et plein de découvertes j'espère! Vous pouvez me contacter à justinkwedi@gmail.com, sur twitter et instagram
Engagé volontaire comme médecin de
guerre, le Dr Lee Johnson fait la rencontre dans son corps d'armée de la
séduisante infirmière Jane McCall surnommée Snapshot. Il ne tarde pas à
tomber amoureux tout en se sentant coupable vis à vis de sa femme qui
l'attend à la maison...
Comme de nombreux acteurs
hollywoodiens, Clark Gable s'était engagé dans l'armée lors de l'entrée
des Etats-Unis dans la Seconde Guerre Mondiale et une fois démobilisé
peina à retrouver des rôles à sa mesure. L'Aventure
(1945) le film du comeback où il partage la vedette avec Greer Garson
sous la direction de son ami Victor Fleming est un échec public et
critique retentissant, et le bien plus réussi Marchands d'illusions (1947) sera surtout un succès d'estime. Le bien nommé Homecoming
signe donc le vrai retour artistique de Gable qui trouve tout
simplement là un de ses plus beaux rôles, sa propre expérience du front
(où loin de se réfugier derrière son statut de star il participa à de
vraies missions de combat) étant pour beaucoup dans la véracité qu'il
apporte à ce personnage de vétéran au parallèle évident avec lui-même,
star hollywoodienne/chirurgien ambitieux ramené au sens des vraies
réalités par l'expérience de la guerre.
L'ouverture offre un saisissant parallèle avec au présent un soldat sur
la bateau du retour aux Etats-Unis, marqué par l'expérience et
taciturne, refusant de répondre aux questions d'un journaliste tandis
que ces même questions réveille les souvenirs et amorce le flashback où
il montre un tout autre visage. Le Dr Lee Johnson (Clark Gable) est un
chirurgien dont l'ambition lui permis de rapidement s'élever dans son métier et qui entre deux consultation goûte désormais à la grande
vie. Sa profession n'empêche pas un égoïsme certain comme le lui
reproche son ami et collègue Bob bien plus impliqué dans les injustices
sociales diverses alors que pour Lee, les patients sont avant tout des
clients.
Même son engagement dans l'armée ne répond pas à un esprit
vertueux mais à la norme du comportement à adopter en ces
temps de guerre. Amené à exercer sur le front africain, Johnson va
s'opposer puis se lier à son pendant inversé avec le lieutenant Jane «
Snapshot » McCall (Lana Turner). Son existence est dévouée aux autres et
à lutter contre l'injustice, au point de s'engager comme infirmière en
laissant son jeune fils aux Etats-Unis. Les deux s'affrontent dès une
mémorable première rencontre où le pragmatisme de Gable s'oppose à la
dévotion aveugle de Turner, cette animosité trouvant une amusante chute
lorsqu'ils apprennent qu'ils devront collaborer ensemble.
Mervyn Leroy nous rappelle là le maître du mélodrame qu'il sait être (La Valse dans l'ombre
bien sûr) en passant de l'universel à l'intime pour éveiller l'émotion.
L'universel c'est ce montage en fondu enchaîné qui montre la tâche
insurmontable de ces chirurgiens de guerre alignant les heures au bloc
dans une terrible vétusté pour soigner les blessures les plus graves.
Gable commence à y fendre l'armure et perd de son arrogance face à
l'épuisement, l'ampleur de la tâche et la perte douloureuse de ses
patients dont une le marquera durablement. Ces certitudes s'estompent au
même titre que la rigidité morale de Snapshot émue de voir cet homme
prendre enfin conscience d'autrui. Pour leur troisième film en commun
(après Franc jeu en 1941 et Somewhere I'll Find You en 1942) délivrent parmi les plus belles performances de leur carrière.
Gable le séducteur plein d'assurance des années 30 surprend par sa
vulnérabilité, la construction du film même semble le faire évoluer de
l'ancien Gable (les flashbacks avant-guerre) au nouveau de retour de
guerre tout autant éprouvé par les visions sanglantes du front. Lana
Turner surprend plus encore, elle qui dans le registre plus ouvertement
dramatique se perd souvent en en faisant trop. Là débarrassée de toute
aura glamour avec ce personnage soldat avant d'être femme (un dialogue
le soulignant ouvertement) elle bouleverse avec cette "Snapshot" tout en
sobriété, masque d'impassibilité pouvant encaisser toutes les horreurs
et dangers pour aider l'autre. Elle retrouve progressivement sa féminité
en tombant amoureuse mais là aussi l'amène avec une douceur délicate,
l'absence d'artifice séducteur (l'érotisme potentiel de la scène où elle
se baigne est complètement désamorcée par Leroy) ayant amené l'actrice à
une vraie finesse.
Les plus beaux moments du film sont lorsqu'ils daignent enfin
s'abandonner, ébranlés par leur quotidien lugubre ou par leurs
sentiments naissants. Leroy va du plus sobre au plus flamboyant au fil de
la romance s'affirmant plus ouvertement. Une tasse de café partagée
signe un début d'amitié après l'animosité de départ, plus tard Gable le
regard égaré par la perte d'un patient cher réconforté par Turner tandis
que les bombes pleuvent. On aura ensuite un baiser intense et une
première séparation sous la neige (photo et cadrage somptueux avec Gable
dans l'ombre tandis que Turner s'éloigne au loin spectre dans la
blancheur enneigée) et enfin l'aveu poignant tandis que la mort rôde en
plein siège de Bastogne.
L'issue de cette histoire d'amour ne sera connue que lors du fameux
retour et les retrouvailles avec l'épouse jouée par Anne Baxter. Les
retours sur la femme délaissée auraient pu alourdir le film mais par les
questionnements qu'il soulève au delà du seul manque de l'autre
(l'époux parti sera-il la même personne à son retour et que faire alors
?) et la prestation touchante d'Anne Baxter offre un beau contrepoint en
montrant l'autre douleur engendré par le conflit, celui de la
séparation, de la peur et de l'attente. Cela accentue aussi les
parallèles à l'Odyssée, le prénom de Gable étant carrément Ulysse
(rebaptisé Useless par une Lana Turner fielleuse puis surnom attachant).
Le beau final où rien n'est oublié mais où tout peut recommencer est
magnifique, sans pathos et prenant son temps comme pour ménager le
difficile retour au monde réel de son héros.
Sorti en dvd zone 2 français chez Warner dans la collection Trésors Warner
Hello Emma merci ! La collection était pendant longtemps uniquement dispo sur leur site mais depuis peu on la trouve aussi en magasin surtout la Fnac s'il y en a une près de chez vous. En plus les prix ont baissés par rapport au lancement de la collection !
Sinon hormis "Les Ensorcelés" généralement je ne suis pas toujours convaincu par Lana Turner dans le registre ouvertement dramatique où elle en fait toujours trop et là j'ai vraiment été épaté son meilleur rôle pour moi...
Vous devriez vérifier votre texte dans lequel il manque parfois des mots. De plus, la longueur sans fin de certaines phrases, ne facilite réellement pas la lecture.
On aura beau se relire il reste toujours parfois quelques coquilles oubliées j'ai jeté un petit coup d'oeil supplémentaire merci de l'indication ! Pour les longues phrases ben c'est mon styl, parfois c'est judicieux parfois ça peut être lourd et on s'y perd (encore que je ne crois pas avoir eu la main trop lourde ici) nobody's perfect !
Très joli billet qui donne bien envie de voir le film... Ce n'est commercialisé que sur leur site, c'est ça ?
RépondreSupprimerHello Emma merci ! La collection était pendant longtemps uniquement dispo sur leur site mais depuis peu on la trouve aussi en magasin surtout la Fnac s'il y en a une près de chez vous. En plus les prix ont baissés par rapport au lancement de la collection !
RépondreSupprimerSinon hormis "Les Ensorcelés" généralement je ne suis pas toujours convaincu par Lana Turner dans le registre ouvertement dramatique où elle en fait toujours trop et là j'ai vraiment été épaté son meilleur rôle pour moi...
Vous devriez vérifier votre texte dans lequel il manque parfois des mots. De plus, la longueur sans fin de certaines phrases, ne facilite réellement pas la lecture.
RépondreSupprimerCordialement.
Stéphane.
On aura beau se relire il reste toujours parfois quelques coquilles oubliées j'ai jeté un petit coup d'oeil supplémentaire merci de l'indication ! Pour les longues phrases ben c'est mon styl, parfois c'est judicieux parfois ça peut être lourd et on s'y perd (encore que je ne crois pas avoir eu la main trop lourde ici) nobody's perfect !
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