Le vizorium, élément nécessaire aux
voyages en hyper espace, est l'objet de tous les enjeux. Deux planètes,
Uldas et Edia, se partagent son exploitation mais de récentes attaques
des installations d'Uldas menacent de tourner cette coopération en
guerre commerciale. En enquêtant sur l'affaire, Kei et Yuri découvrent
que le vizorium recèle bien des secrets...
Le film Project Eden
est certainement la meilleure transposition des trépidantes aventures de
la Dirty Pair. Au départ on trouve une série de roman de l'auteur
japonais Haruka Takachiho qui déclinera l'univers SF et de space opéra
de son premier héros à succès Crusher Joe pour y installer la Dirty
Pair. Sous ce surnom se cache un duo de deux agents spéciaux de la WWWA
(World Welfare Works Association) Kei et Yuri, chargée d'assurer
l'ordre dans la galaxie. Allures sexy et caractères bien trempés pour la
brune, féminine mais dure à cuire Yuri et pour la rousse, soupe au lait
et colérique Kei au cours d'aventures spectaculaire dans l'univers
fantaisiste (dans l'esprit d'un Cobra
ou pour la SF littéraire Jack Vance) de Haruka Takachiho se
caractérisant par la nature gaffeuse du duo dont le sens de la
destruction massive laissent les planètes et galaxie dévastées après
leurs passages (leur valant ce surnom peu flatteur de Dirty Pair donc).
Les romans remportent un succès immédiat qui vaut à l'auteur le prix de
science-fiction japonais Seiun. Parallèlement aux romans (qui se
poursuivront jusqu'en 1993 et un Takachiko lassé jetant l'éponge pour un
temps) est rapidement lancé une courte série tout aussi divertissante
bien qu'édulcorant pas mal la violence des romans (les planètes
saccagées par la Dirty Pair sont désormais évacuées avant la grande
destruction finale pour des conclusions comiques bienvenues, et les
héroïnes arrêtent leurs adversaires plutôt qu'en finir directement) et
un format tv limitant la démesure de leurs aventures. La série sera
boudée par les lecteurs des romans mais deviendra culte chez les fans de
japanimation pour obtenir Anime Grand Prix en 1986.
Elle connaîtra une
courte diffusion en France à la fin des 80's sous le titre de Dan et
Danny sur France 3, leur popularité les maintenant à l'antenne malgré
une direction choquée (car n'y ayant pas regardé de plus près lors de
l'achat) par les tenues sexy du duo (pourtant Cat's Eyes quelques années
plus tôt n'avait pas rencontré de problème) et la violence décomplexée.
Le studio Sunrise décide donc de surfer sur cette notoriété pour
produire un film cinéma, Projet Eden qui rendra enfin totalement justice à la Dirty Pair.
L'ouverture
donne le ton avec notre duo piégeant un réseau de trafiquants de
vizorium (combustible essentiel et couteux de cet univers) mais
l'opération tourne mal et se conclut par la destruction d'un anneau
stellaire ! L'intrigue va les amener sur une planète minière où
exploitée le vizorium par deux états partenaires et rivaux dont les
usines sont attaquées par de mystérieuses créatures mutantes. On
découvrira que celles-ci sont guidées par un savant fou cherchant à
réveiller les gènes d'une peuplade disparue puissante reposant dans le
précieux minerai.
Un postulat captivant mais finalement pas complètement
exploité pour plutôt laisser se déchaîner la furie de la Dirty Pair.
Les deux héroïnes sont complémentaires et attachantes, retrouvant la
futilité et les discussions triviales entre deux morceaux de bravoures
de la série et sont accompagnées par un séduisant voleur à l'objectif
mystérieux dans des situations loufoques.
Le film est assez ébouriffant
visuellement, une des grandes réussites de la japanime 80's avec le film
de Cobra (1982) et Macross, Do you remember love ?
(1984) avec des scènes d'actions virtuose qui brillent autant par leur
animation survoltée que par la mise en scène de Mashimo Kōichi trouvant
toujours l'angle ou le mouvement le plus apte à mettre en valeur cette
démesure. Le final où la dirty pair décime une horde d'assaillants
mutants (le design est très réussi) est un grand moment, le décor n'est
plus qu'un enfer d'acier en ruine, Kei et Yuri arborent un arsenal
guerrier massif et se meuvent avec grâce dans cet enfer sur une bande
son pop particulièrement soignée.
Une étonnante mélancolie pointe même à
travers les sentiments non avoués entre la dure au cœur tendre Kei et
le voleur dont la cible s'avérera assez romantique (avec un clin d'œil à
la France) au final et faisant de l'ensemble un peu plus qu'un grand
spectacle décérébré même si c'est ce que l'on vient chercher avec la
Dirty Pair.
C'est cependant sur une note potache que le tout s'achève
avec une catastrophe finale prouvant une fois de plus que l'herbe ne
repousse pas après le passage de la dirty pair. Très divertissante
transposition pour le duo qui connaîtra de nombreuses vies par la suite
que ce soit en OAV, mangas et même une reprise en comics à succès, la
série étant très populaire aux Etats-Unis.
Sorti en dvd zone 2 chez Dybex dans un coffret regroupant deux autres OAV de la Dirty Pair. Pour ceux qui souhaiteraient revoir ou découvrir la série elle est éditée en zone 1 sous titrée anglais et depuis peu l'éditeur l'a entièrement rendue dipsonible sur youtube également avec sous-titres anglais. Pas mal des romans originaux ont également été traduit en anglais.
Tótem (2024) de Lila Avilés
Il y a 5 heures
Après avoir lu ta critique, je pense que je vais me laisser tenté !
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