L'inspecteur de la police de Hong Kong Chan Ka Kui se voit confier la protection d'une femme, assistante d'un parrain de la mafia que Chan essaye de mettre sous les verrous depuis plusieurs mois. En moins de 48h, il va devoir faire face à cette mission, à sa fiancée qui le croit infidèle et à la horde de mafieux qui veut le mettre hors-circuit.
L’immense succès du Marin des mers de Chine (1982) avait permis à Jackie Chan de réellement se
réinventer en sortant son personnage du carcan restrictif du kung fu pian. Après ce trépidant film
d’aventure, Jackie Chan tout en conservant la loufoquerie de la figure
cinématographique qu’il s’était inventé pouvait désormais l’inscrire dans des
genres très divers comme le polar avec Police
Story (1985). Jackie s’était déjà placé du côté des agents de la loi dans la
série des Flic de Hong Kong (1985)
avec ses acolytes des « lucky stars » (Sammo Hung à la réalisation,
Yuen Biao au casting entre autres) mais les films étaient encore fortement
teintés de comédie alors que Police Story
malgré quelques moments légers est un polar pur et dur.
Même si prétexte à moult bagarres et cascades, c’est donc à
une vraie intrigue policière que l’on aura droit avec ce long et hargneux face
à face entre le jeune flic fougueux Ka Kui (Jackie Chan) et dangereux parrain de la mafia (incarné par le
grand Chu Yan tâtant de la comédie). Le film s’ouvre sur une scène d’anthologie
avec un guet-apens policier qui tourne court et qui verra Jackie arrêter le
truand au terme d’une course-poursuite dantesque.
Au programme un bidonville
basé sur une colline entièrement rasé par des voitures lancée à tout allures et
dévastant les bicoques de fortunes dans une apocalypse de tôle froissée où les
plans larges comme ceux depuis l’intérieur des véhicules laissent bouche bée
(séquence copiée en nettement moins impressionnant 20 ans plus tard par Michael
Bay dans Bad Boys 2).
La charte implicite
des films de Jackie Chan ne semble alors pas complètement instaurée (pas de
sexe, pas de morts et une orientation plus grand public) lors de cette
ouverture et le reste du film avec fusillade, débordement sanglants et mort en
pagaille, le réalisateur n’aseptisant pas le genre dans lequel il s’inscrit (et
qui explosera à Hong Kong l’année suivante avec Le Syndicat du crime). Les quelques scènes légères et de quiproquos
permettent de mettre en valeur les deux faire-valoir féminin joué par les stars
en devenir Maggie Cheung et Ling Ching Hsia dans des moments de vaudeville
amusant.
Sorti de ces quelques écarts, Jackie Chan réajuste à sa
mesure une figure à la Inspecteur Harry
avec ce flic se heurtant à la corruption et à la lourdeur administrative (prête
à le manipuler pour parvenir à ses fins) et qui prendra brutalement les choses
en main pour rétablir la justice. Tout
comme il avait adapté à sa jovialité et vulnérabilité son héros d’art martiaux
par rapport à Bruce Lee, Jackie Chan refaçonne ce flic dur à cuire dépassé à sa
mesure. Il ne s’imposera pas par la peur qu’il inspire mais par sa hargne et
détermination.
Cela se concrétisera dans un final mémorable où Jackie défie ses
adversaires dans un centre commercial transformé e chant de batailles pour 15
minutes de verres brisés, cascades kamikazes (cette descente d’un arbre de noël
où il se brulera d’ailleurs gravement la main) et de coups qui font mal. Jackie
Chan s’impose définitivement comme un héros universel en s’imposant dans le polar
urbain pour ce monument du film d’action qui donnera lieu à de nombreuses suite et déclinaisons.
Sorti en dvd et bluray chez HK Vidéo
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