Jackie Chan, boucanier des temps modernes, découvre une arme médiévale qu'il met en vente avec de nombreux autres trésors. Lors de la mise aux enchères, l'arme suscite l’intérêt d'une mystérieuse jeune femme qui semble déterminée à l’acquérir à n'importe quel prix.
Mister Dynamite
achève la mue entamée par Jackie Chan avec Le Marin des mers de Chine (1982) et Police Story (1985). Exportant son talent d’équilibriste casse-cou hors des
sentiers du seul kung fu pian, Jackie Chan devient définitivement un héros
universel en investissant le film d’aventures dans Mister Dynamite. Le classique Marin
des mers de Chine avait déjà tracé la voie dans ce même genre, mais ce
trouvait encore fortement ancré à Hong Kong par le cadre du récit –Hong Kong
sous colonisation anglaise au début du XXe siècle et le nationalisme qui en
découle dans l’intrigue-, la présence des joyeux drilles des lucky stars (Sammo
Hung, Yuen Biao…) qui amenait un humour cantonais bien gras pas forcément
exportable.
Jackie Chan aura appris entretemps à assumer seul le haut de
l’affiche mais surtout de se distinguer dans des productions s’occidentalisant de plus
en plus. Police Story était ainsi un
vrai polar d’action mais laissant encore une large part aux joutes martiales
dont l’inoubliable et furieux final dans le centre commercial. Mister Dynamite emprunte une voie plus
internationale, que ce soit l’aventure se déroulant en Europe (et un tournage
se partageant entre l'Autriche (Graz et Vienne), la Croatie, la France et l’Espagne)
et une inspiration lorgnant sur Indiana Jones.
La scène d’ouverture est d’ailleurs
un habile décalque de celle des Aventuriers
de l’Arche perdue (1981) avec un Jackie dérobant une relique en plein
rituel sacrificiel d’une tribu qui va le traquer dans une scène d’action de
haute volée se concluant par le dévalement d’une colline sinueuse en glissant (imaginez l’ouverture de Police
Story avec des humains à la place des voitures..). Ce moment vaudra aussi sa
blessure la plus grave à Jackie Chan qui fera une chute de dix mètre tête la
première en sautant d'un mur pour s'accrocher à une branche se brisant sous son
poids. Six mois d’immobilisation pour la star et des impressionnantes images
pour le traditionnel making-of final, la seule trace de l’incident dans le film
étant la coupe de cheveux différente de Jackie signifiant le temps écoulé après
l’interruption du tournage.
Un des aspects les plus plaisants du film est l’évolution du
jeu de Jackie Chan. Ayant fait le tour du rôle de jeune chien fou immature et
incontrôlable, l’acteur s’avère particulièrement à l’aise en baroudeur arrogant
et séducteur. Il se la jouera même James Bond le temps d’une scène d’escamotage
de voiture truffée de gadget mais l’intrigue habile le rend intelligemment plus
vulnérable. Jackie affronte une secte ayant enlevée son amour de jeunesse (la
belle Rosamund Kwan) en échange d’une armure ancestrale, et l’acteur offre des
nuances inédites pour dissimuler la blessure de cet amour perdu le temps de
quelques séquences (le sauvetage final ou il la joue rustre).
Le film néanmoins
souffre de quelques menus défauts : Alan Tam constitue un acolyte comique
bien moins tordant que les lucky stars, le semblant de romance plaisant avec Lola Forner est trop survolé et l’intrigue finalement
pas si pourvue que cela en action (l’ouverture, la poursuite automobile et le
grand final) piétine un peu par moment. Cependant la mise en scène élégante de
Jackie Chan mettant bien en valeur les paysages ruraux (magnifique panorama
suisses) et le ton change pas mal des stéréotypes habituels (même si on aura le
traditionnel quiproquo/cache-cache typique de la comédie cantonaise) des
intrigues de Jackie Chan.
On aura tout de même notre grand feu d’artifice final d’action
sacrément impressionnant se partageant entre joutes martiale face à une armée d’amazones
impitoyable (et des chorégraphies virtuoses) un déluge d’explosion et surtout
un incroyable saut dans le vide où Jackie plane pour s’agripper à une
montgolfière.
Un plan large montre l’absence d’artifice visuel pour une cascade
absolument stupéfiante qui conclut brillamment le film. Avec ce nouveau succès,
Jackie Chan se crée sa troisième franchise après Le Marin des mers de Chine
et Police Story puisqu’une suite
verra le jour quelques années plus tard avec Opération Condor (1991) et plus récemment l'encore inédit chez nous
Chinese Zodiac (2012) où il reprend
le rôle du Faucon.
Sorti en dvd zone 2 français et en bluray (dans un combo avec la suite Opération Condor) chez HK Vidéo
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