Un petit thriller rondement mené et produit à l'époque pour constituer un double programme avec le bien plus renommé La Solitude du coureur de fond de Tony Richardson. L'argument de départ est à la fois désuet et parfaitement d'actualité. Dans une petite ville anglaise, un pervers sème la terreur en séduisant des adolescentes qu'il assassine après les avoir amenée à le rencontrer. Le film s'ouvre sur une glaçante séquence muette voyant une jeune fille emmenée par un automobiliste. La voiture s'enfonce dans les ténèbres de cette route campagnarde tandis que s'affiche le titre lourd de sens et ne laissant aucun doute quant au terrible sort de l'adolescente dont le cadavre est découvert dès la scène suivante.
Après avoir assisté aux conséquences fatales de ses manœuvres, nous verront plus précisément son mode opératoire pour séduire ses jeunes victimes. Celle-ci se présentera en la personne de Jean (Christina Gregg) qui a le malheur de répondre à la sonnerie d'une cabine vide et être rapidement subjuguée par les flatteries et le timbre séduisant de son interlocuteur.
La scène d'ouverture ayant suffi pour signifier le danger encouru, le scénario en contrepoint s'attache à dépeindre l'innocence de Jean immédiatement amoureuse et s'attarder sur sa famille. L'héroïne nous est ainsi immédiatement attachante ainsi que la charmante petite sœur jouée par Janina Faye (qui s'y entend en frayeur puisque ayant joué dès son plus jeune âge dans de nombreuses productions Hammer). La courte durée du film (une heure à peine) évite de rendre trop répétitif une intrigue se résumant aux rendez-vous téléphoniques entre le prédateur et sa proie puis les rêveries de cette dernière croyant avoir le prince charmant à l'autre bout du fil.
Tout cela nous mène à un dernier quart d'heure absolument haletant et réellement surprenant dans ses péripéties qui verront la petite sœur se confronter à son tour au tueur. La mise en scène de Pat Jackson est assez sobre pour ne pas dire plate dans l'ensemble mais est bien plus inspirée dès que le suspense s'installe.
En miroir de sa scène d'ouverture tendue, Jackson use des même procédés durant son final où il installe le malaise avec un rien, l'absence de musique permettant d'exploiter l'environnement rural dans la bande son, la photo donne un tour oppressant à cette forêt gagnée par l'obscurité et la robe blanche de Jean isolée dans ce cadre illustre bien son innocence menacée.
Belle idée également faire du tueur une simple voix tout au long du film même lorsqu'il apparait physiquement ce qui lui donne une aura plus inquiétante notamment lors du climax particulièrement réussi. On pourrait facilement pointer la nature dépassée du film avec ce contact fait par cabine téléphonique (ainsi que la naïveté de l'héroïne) mais le tout fonctionnerait tout aussi bien en remplaçant par internet ou le téléphone portable, preuve de l'efficacité de thriller.
Sorti en dvd zone 2 anglais et sans sous-titres
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