Joan Gordon travaille à Broadway depuis
qu'elle a quinze ans, chanteuse et danseuse, elle est lassée de cette
vie et rêve du grand amour loin des illusions nocturnes. Pour échapper à
un homme de la nuit qui ne cesse de la convoiter elle décide de partir à
Montréal poursuivre sa carrière. Mais l'homme qui la convoite la
retrouve vite. Sa femme de chambre a trouvé un homme à marier par petite
annonce, un fermier canadien. Alors qu'elle avoue à Joan qu'elle a
envoyé à l'homme une de ses photos, Joan décide de sauter sur l'occasion
et de partir elle-même à la rencontre de cet inconnu.
The Purchase Price
n'est pas la meilleure production Pre Code de Wellman mais offre
néanmoins un joli moment, en grand partie dû à la touchant prestation de
Barbara Stanwyck. Celle-ci incarne Joan, chanteuse et danseuse à
Broadway depuis ses quinze et qui aspire à une vie plus authentique que
cette superficielle existence nocturne. Seulement cette profession lui
ferme l'accès à des prétendants plus respectable et au contraire attire
les individus douteux tel que le gangster Eddie Fields (Lyle Talbot),
ancien amant qui la poursuit de ses assiduités et la couvre de cadeau.
Elle va donc fuir à Montréal où un concours de circonstance va la faire
se substituer à sa femme de chambre ayant utilisée une de ses photos
pour se présenter à son futur époux fermier qu'elle n'a pas encore
rencontrée.
Le film souffre pas mal d'un certain manque de liant
dramatique dans son déroulement donnant plutôt l'impression d'assister à
une suite de scène détachées les unes des autres, aussi réussies
soit-elles. Ainsi la description du monde de la nuit dont Joan est si
lasse est bien trop brève et pas suffisamment montré sous son jour
négatif (si ce n'est dans le regard des autres avec le riche fiancé qui
va la rejeter) et du coup la différence avec les séquences à la ferme se
déroulant dans un quotidien plus terre à terre n'est pas assez marquée.
Autre souci George Brent en fermier bourru et taiseux s'avère quelque
peu monolithique et peu attachant finalement. Seulement atout de taille,
une Barbara Stanwyck à la présence lumineuse qui enchante de bout en
bout.
Toutes les émotions et le plaisir de la découverte passe par ses
sourire et son regard. Effrayée puis séduite par la rudesse de son
époux, charmeuse (cette manière d'aguicher cet ours de George Brent en
petite tenue le bougre restant de marbre) et obstinée dans sa volonté de
se faire à la vie de la campagne, elle dégage un charme qui relève
totalement le film.
Wellman ne s'y trompe pas, la mettant au centre de
presque toute les scènes et sa seule prestation souligne bien mieux les
thèmes que le script ne fait qu'effleurer, la solidarité et la
camaraderie de la campagne montrée dans une scène clichée de beuverie
est ainsi rattrapée par une visite de Joan parti aider une voisine ayant
accouché seul lors d'un moment très touchant. Il y a les excellents
acteurs qui vampirisent des très bons scripts et altèrent la qualité des
films par leur égo, et il y a les autres qui au contraire transcendent
un matériau boiteux par leur seule grâce. Barbara Stanwyck est de cette
trempe.
Sorti en dvd zone 2 français chez Warner dans la collection Forbiden Hollywood
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire