Dévoreur de pellicule monomaniaque, ce blog servira à commenter pour ceux que cela intéresse tout mes visionnages de classiques, coup de coeur et curiosités. Je vais tenter le défi de la chronique journalière histoire de justifier le titre du blog donc chaque jour nouveau film et nouveau topo plus ou moins long selon l'inspiration. Bonne lecture et plein de découvertes j'espère! Vous pouvez me contacter à justinkwedi@gmail.com, sur twitter et instagram
La Gloire et la Peur - Pork Chop Hill, Lewis Milestone (1959)
Corée 1953. Les Américains et les Chinois tentent d'établir une ligne de démarcation afin de signer l'armistice. Mais les militaires chinois occupent une colline où doit passer la ligne de démarcation. Aussitôt les Américains déclarent la guerre aux Chinois. Récit d'un fait méconnu et révoltant de la guerre de Corée, le film dépeint la bataille désespéré que mène le bataillon dirigé par Gregory Peck pour s'emparer d'une colline sans aucune valeur militaire où stratégique. La Chine et les Etats Unis se trouvant en négociation pour l'armistice, ce bastion insignifiant prend soudainement des enjeux gigantesque tout en provoquant une situation ridicule et révoltante pour les soldats en place. Impossible en effet pour aucune des deux nations de renforcer les effectifs pour s'assurer la victoire car cela serait perçu comme une provocation, mais se retirer serait synonyme de perdre la face dans le cadre des après négociations entre les deux pays.
Ce sont donc les soldats qui pâtissent de ces tergiversations, avec des combats désespéré et sanglant dans les tranchées jalonnant la colline, pilonné par les chinois. Lewis Milestone, spécialiste du film de guerre (on lui doit la remarquable première version de "A l'ouest rien de nouveau") film au plus près ses hommes à bout de forces et plongés en plein doute, à coup de travelling le long des tranchées où des plan surplombant les collines avec des soldats au aguets où en déroute sous les coups de feu incessants. L'autre point intéressant est de montrer l'impact sur la psychologie des soldats de ce contexte de combat tout particulier où ils se sentent abandonnés par leur hiérarchie, notamment le personnage Woody Strode essayant de se dérober au combat sans succès.
L'excellente idée (reprise plus tard par Aldrich dans "Trop tard pour les héros") et de la torture psychologique infligée par les chinois qui tourmentent leur ennemis et les font douter avec un soldat les harcelant sans cesse par l'intermiédiaire d'un haut parleur pour faire vaciller leur détermination. Gregory Peck est remarquable en chef essayant de maintenir le cap malgré la déroute, masquant le plus qu'il peut les interrogations que suscitent en lui les ordres insensés de sa hiérarchie le forçant à poursuivre un combat perdu d'avance. Dans les seconds rôle on retrouve également de tout jeunes Martin Landau ou George Peppard. Très solide film de guerre.
Trouvable pour pas très cher en zone 1 MGM avec vf et sous titres français.
j'ai pris ce Milestone à la vidéothèque et le vois demain. Enfin quelque chose à se mettre sous la dent chez vous ! Décidément Milestone dénonce la guerre, toutes les guerres, avec une passion et un talent inégalés. A L OUEST RIEN DE NOUVEAU est un très grand film.
Vous écrivez plus haut (ou ailleurs) à propos d'un autre film de Milestone : " La fierté nationale et la haine des nazis côtoient donc la peur et la lâcheté bien ordinaire et compréhensible quand ce n'est pas la collaboration pure et simple comme avec un odieux personnage d'entrepreneur." Ces lignes pourraient très bien figurer dans une chronique de LA HONTE de Bergman, l'île n'est pas en Norvège, mais Faro en Suède, dans les mêmes circonstances, avec une palette de personnages aux comportements semblables.
j'ai pris ce Milestone à la vidéothèque et le vois demain.
RépondreSupprimerEnfin quelque chose à se mettre sous la dent chez vous !
Décidément Milestone dénonce la guerre, toutes les guerres, avec une passion et un talent inégalés.
A L OUEST RIEN DE NOUVEAU est un très grand film.
Vous écrivez plus haut (ou ailleurs) à propos d'un autre film de Milestone : " La fierté nationale et la haine des nazis côtoient donc la peur et la lâcheté bien ordinaire et compréhensible quand ce n'est pas la collaboration pure et simple comme avec un odieux personnage d'entrepreneur." Ces lignes pourraient très bien figurer dans une chronique de LA HONTE de Bergman, l'île
n'est pas en Norvège, mais Faro en Suède, dans les mêmes circonstances, avec une palette de personnages aux comportements semblables.