Dans un monde futur, on peut choisir le code génétique des enfants. Gattaca est un centre d'études et de recherches spatiales pour des gens au patrimoine génétique impeccable. Jérôme, candidat génétiquement idéal, voit sa vie détruite par un accident tandis que Vincent, enfant naturel, donc au capital génétique « imparfait », rêve de partir pour l'espace. Chacun des deux va permettre à l'autre d'obtenir ce qu'il souhaite en déjouant les lois de Gattaca.
Premier film de Andrew Niccol qui signait là une des oeuvres les plus marquantes de la science fiction utopique et alarmiste. Dès les premières minutes, nous pénétrons un monde froid et aseptisé où déambulent des êtres parfaits au physique longiligne et au visages sans défauts. C'est la société de Gattaca (terme associant les quatres éléments essentiels composant le génome humain Guanine, Cytosine, Adénine et Thymine), pratiquant l'eugénisme à l'échelle moderne et faisant de vos gènes le critère essentiel pour accéder à de haute fonction.
Dans cet univers, Jérôme (Ethan Hawke) est un des meilleurs éléments mais on va bientôt découvrir qu'il n'est pas ce qu'il prétend être. Andrew Niccol fait des miracles avec un budget limité pour illustrer son futur, à la fois très avancé stylisé et dépouillé et fuyant tout clinquant inutile. On pense bien évidemment au THX1138 de George Lucas pour l'esthétique (des scènes ayant même été tournées au "Marin County Civic Center", ouvrage réalisé par l'architecte américain Frank Lloyd Wright en 1957 à San Rafael qui abrita le tournage du film de Lucas également) désincarnée et les personnages glaciaux mais aussi au Meilleur des Mondes de Aldous Huxley au message similaire.
Niccol rend pourtant le film unique associant ses influences à un vrai drame humain. Gattaca est un monde où plus aucune chance n'est laissée au hasard et où tout est prédéterminé. C'est contre ce destin tout tracé que se dresse Vincent dont le rêve est d'aller dans l'espace. Un flashback puissant nous fait découvrir le véritable chemin de croix traversé par "les enfants de l'amour" mis de côté par leur failles potentielles (et non avérées) et cela dès le jour de leur naissance comme le démontre une sordide scène d'accouchement où la sage femme dénombre toutes futures caractérisques physiques et mentales du nourrisson (y compris le jour de sa mort).
Est ce les gènes dont nous avons été doté qui nous rende légitime ou la volonté de ce que l'on souhaite faire de nos atouts qui nous rend légitime ? Là est la grande question du film avec un Vincent imparfait mais habité d'une vraie foi pour son projet auquel il sacrifie tout à l'inverse de Jérôme (premier rôle de Jude Law qui n'a jamais été meilleur) possédant le physique mais pas l'envie de s'élever au firmament. La relation de Jérôme avec son frère génétiquement parfait (Niccol semble vraiment avoir mis beaucoup de lui même dans cet rapport) est également passionnante, à travers cette éternelle rivalité où une nouvelle fois le mental et l'envie vont faire la différence lors de deux scène clé où ils se défient à la natation. C'est en battant son frère une unique fois que Jérôme découvre que rien n'est déterminé, s'il s'en donne les moyens il peut renverser des montagnes.
Niccol distille également une ambiance de thriller très originale à travers les stratagèmes que doit employer Vincent pour donner le change. Dans ce monde hyper contrôlé, la perte d'un cil devient soudain dramatique et Vincent doit constamment rester sur ses gardes pour ne pas se trahir. L'enquête policière parallèle (très bon Alan Arkin en policier génétique) maintient la pression sur notre héros avant son départ pour l'espace.
L'histoire d'amour entre la distante Uma Thurman qui fend l'armure progressivement (et dépasse ses préjugés) au contact de Vincent réserve également de beaux moments tel ce lever de soleil au petit matin (pour l'encdote Ethan Hawke et Thurman sont tombé amoureux sur le tournage et l'alchimie se resssent). Ethan Hawke est formidable de bout en bout et se débarrassait définitivement là de l'image de jeune rebelle de la Génération X pour prouver qu'il était un grand acteur, il retrouvera Niccol sur Lord of War en 2005.
Produit sur la foi du script de Niccol par la société de production de Danny De Vito, le film attire un casting prestigieux puisqu'en dehors du duo vedette on retrouvait Anan Arkin, Loren Dean ou le grand Ernest Borgnine. Succès relatif à l'époque, le film est devenu culte avec le temps. On est pas prêt d'oublier la dernière séquence et le regard de Vincent prenant enfin son envole sur les score envoutant de Michael Nyman, grand film.
Facilement trouvable en dvd zone 2
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