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jeudi 6 mai 2010

Les Voyages de Gulliver - 3 Worlds of Gulliver, Jack Sher (1959)


Après l'immense succès du Septième Voyage de Sinbad Ray Harryhausen et son producteur Charles Schneer eurent les coudées franches et un budget conséquent pour cette fastueuse adaptation du célèbre roman de Jonathan Swift. Si visuellement le spectacle est une nouvelle fois au rendez vous, on ne peut qu'être franchement déçu en terme d'adaptation.

Le roman est grandement simplifié pour s'intégrer à la formule instauré dans le Septième Voyage et toute la richesse et la dimension philosophique est sacrifié au profit de l'aventure simple, notamment en associant la fiancée de Gulliver au périple. Les quatre voyage du livre se réduisent désormais à deux pour ne garder que les plus emblématiques univers des liliputiens et des géants, les aventures à Laputa le pays des nuages et celui chez les Houyhnhnms (avec ses chevaux dotés de sagesse) étant éliminé, soit ceux où la l'aspect philosophique et satirique s'expriment le plus.

Le moment le plus réussi reste cependant le passage chez les liliputiens (après un début un peu expédiés) où on retrouve la saveur originelle. Joyeuse satire la la stupidité, la vanité et la cupidité des hommes à travers ses liliputiens se faisant la guerre pour des motifs de très hautes importance (casser les yeux d'un côté ou de l'autre) le passage est assez mordant en montrant la la bonne volonté de Gulliver totalement bafouée par la duperie et le côté sournois des chefs liliputiens qui n'ont que faire de la paix. Harryhausen délivre des passages impressionnant, entre contre plongée saisissante, rétro projection et incrustation à la précision bluffante, un de ses travaux les plus impressionnant.

La tonalité orientale des vêtement et des décors liliputiens fait une nouvel fois le lien avec le Septième Voyage de Sinbad. Par contre l'intérêt du voyage chez les géants est purement esthétique, hormis le principe de la taille l'intrigue se contente de recréer des situations des Harryhausen précédents à coup d'affrontement avec créature géantes (un crocodile, un rongeur) mais le fond est vraiment vide et peu palpitant finalement faute d'un aspect dramatique fort.
Pourtant le côté plus médiéval du monde des géant est vraiment bien exploité mais une nouvelle fois l'apect satirique pêche complètement, la vanité des géants et leur politique autoritaire sous l'aspect bienveillant étant à peine effleuré. Assez décevant donc pour une vraie belle adaptations mieux vaut revoir l'excellent téléfilm des 90's avec Ted Danson. C'est d'autant plus dommage que quelques années plus tard Harryhausen et Schneer respecteront bien mieux l'esprit de HG Wells dans Les premiers Hommes sur la lune (petit avis à venir en ces pages sur celui là).

Trouvable en dvd zone 1 dans la collection Ray Harrhausen

L'arrivée chez les géants

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