Evelyn Salt est sans aucun doute l’un des meilleurs agents que la CIA
ait jamais comptés dans ses rangs. Pourtant, lorsque la jeune femme est
accusée d’être une espionne au service de la Russie, elle doit fuir.
Evelyn Salt va faire appel à sa remarquable expertise pour échapper à
ceux qui la traquent, y compris dans son propre camp. En cherchant à
percer le secret de ceux qui la visent, Salt va brouiller toutes les
pistes. Est-elle vraiment ce qu’elle prétend ? Désormais, une seule
question se pose : qui est Salt ?
Au départ de ce
Salt, il y a une idée formidable. Durant la
Guerre Froide, les Russes auraient formé des agents d’élite depuis
l’enfance destinés à substituer l’identité d’américains pour des
opérations fomentées des décennies à l’avance. Un pitch au potentiel
incroyable dont Philip Noyce ne parvient à tirer rien d’autre qu’un
énième film d’action à base de courses poursuites et aux enjeux d’un
autre âge, avec le retour du bon vieil antagonisme russo-américain… Il
ne fallait pas en attendre bien plus de Noyce, honnête faiseur dont la
seule réussite notable,
Calme Blanc, est due au « coup de main »
de son prestigieux producteur George Miller. Quant au scénariste de la
chose, Kurt Wimmer, passé le plaisir de faire se battre ses héroïnes
sexy, il n’a jamais fait montre d’une grande inventivité, comme le
démontrent ses propres réalisations (
Equilibrium – sous
Matrix vaguement distrayant – ou le très
comic book – et surtout très raté –
Ultraviolet).
Angelina Jolie est l’unique atout du film. Formidable en néo Mata Hari,
elle passe de la blonde sophistiquée à la vamp aux cheveux noirs de
jais, puis à la garçonne coupée court et en débardeur lors du finale.
Ses multiples revirements et sa sincérité confèrent un semblant de
surprise au script balisé, cette dernière faisant subtilement pointer
son émotion sous ses allures froides, étant en tout point en adéquation
avec son personnage habitué à dissimuler ses pensées. Entre de bonnes
mains,
Salt semblait avoir le potentiel pour égaler le formidable
Au revoir à jamais (Renny Harlin, 1996),
où Geena Davis délivrait une prestation rock’n’roll et à fleur de peau
en barbouze amnésique. Philip Noyce se contente malheureusement
d’aligner les séquences d’actions molles et déjà vues ailleurs en mieux,
trouvant même le moyen d’être prévisible dans son casting (Liev
Schreiber en traître pour la énième fois...). Un produit de série qui
s’oublie aussitôt, dommage il avait matière à en tirer bien mieux.
Sorti en dvd zone français chez Sony
Haaa "l'instant Schreiber" pendant le trailer...^^
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