Dévoreur de pellicule monomaniaque, ce blog servira à commenter pour ceux que cela intéresse tout mes visionnages de classiques, coup de coeur et curiosités. Je vais tenter le défi de la chronique journalière histoire de justifier le titre du blog donc chaque jour nouveau film et nouveau topo plus ou moins long selon l'inspiration. Bonne lecture et plein de découvertes j'espère! Vous pouvez me contacter à justinkwedi@gmail.com, sur twitter et instagram

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mercredi 14 mai 2014

Une Place à prendre - Career Opportunities, Bryan Gordon (1991)


Josie est la fille de l'homme d'affaires le plus influent de la ville et désire partir de chez elle. Désorientée, elle s'endort dans un grand magasin. Quand elle se réveille, la nuit est tombée et se retrouve enfermée avec l'homme d'entretien qui s'avère être un menteur invétéré.

John Hughes signait en 1991 son dernier film en tant que réalisateur avec l'oubliable La P'tite arnaqueuse. Entretemps il avait délaissé les récits adolescents qui avaient fait sa gloire depuis longtemps déjà pour des œuvres plus adultes mais nettement moins marquante et allait se reconvertir par la suite en scénariste de comédie familiale. Career Opportunities s'avère ainsi un objet curieux au croisement de toutes ces influences.

 On retrouve l'idée d'enfermement forcé entre jeune gens mal dans le peau qui vont apprendre à se découvrir (Breakfast Club (1985)), ces même personnages qui doivent affronter l'assaut de malfrats maladroit (Maman j'ai raté l'avion (1990) et un ton cartoonesque très prononcé ( La Folle Journée de Ferris Bueller (1986)). Faute d'une vraie ligne directrice, la somme de toutes ces facettes a plutôt tendance à amoindrir le potentiel du film, d'autant que Bryan Gordon est loin d'avoir la maîtrise et la subtilité de Hughes mais l'ensemble s'avère néanmoins sympathique.

Le film narre donc la rencontre de deux solitudes qui n'auraient jamais dues se croiser. Jim Dodge (Frank Whaley) est un jeune homme de 21 ans qui a bien du mal à prendre son départ dans la vie. Sans diplôme vivant encore chez ses parents et régulièrement congédié des différents jobs qu'il a pu obtenir, au grand désespoir de son père qui enrage de cet immature vivant à ses crochets. Il faut dire que Jim a un monde intérieur très agité le faisant verser dans une mythomanie et une tête dans les nuages constante. Sa dernière chance consiste en un job d'homme d'entretien dans le plus grand supermarché de la ville. Un magasin appartenant au père de la belle Josie (Jennifer Connelly) qui malgré son cadre de vie aisé subit le même mal être que Jim.

Des circonstances rocambolesques vont amener les deux à être coincés ensemble dans le supermarché alors que Jim effectue sa première nuit de travail. C'est le meilleur moment du film avec cette atmosphère de confidence où l'on sent la patte typique de Hughes et dans laquelle nos héros se complètent dans leur détresse mutuelle. Jim est un expansif au débit mitraillette qui cache son angoisse dans cette hyper expressivité alors que Josie dégage charme et mystère par son sex appeal affolant mais c'est un charisme de façade.

Jim a peur du monde extérieur et de quitter le foyer d'où ces échecs volontaire où l'on devinera une adolescence difficile. Josie ne rêve que de prendre son envol mais est soumise à un père très autoritaire (Noble Willingham). Toute cette partie intimiste où les affres de l'ancienne cheerleader vedette rejoignent ceux du nerd constitue le meilleur moment du film, on retrouve ce dépassement du cliché qui faisait le charme de Breakfast Club (les jeunes adultes en questionnement ayant remplacés les ados tourmentés) à travers la prestation des deux acteurs et en particulier Jennifer Connelly. Malheureusement dès que l'on quitte nos deux tourtereaux l'ensemble s'effondre.

Les personnages secondaires sont caricaturaux au possible (les parents) le semblant de trame policière avec les deux voleurs n'a absolument aucun intérêt et il aurait mieux valu se concentrer tout au long du film sur le seul tête à tête improbable. Les gags sont au départ plaisant car visant à caractériser et rapprocher les personnages (le supermarché transformé en gigantesque terrain de jeu) mais dès qu'on cherche à verser dans un burlesque plus prononcé c'est une catastrophe.

Jennifer Connelly filmée sous les angles les plus racoleurs comme une bimbo perd tout le crédit initial où on la découvrait par le regard amoureux de Jim et le film se conclut dans le cliché total pour ce qui aurait pu être le plus intéressant, leur émancipation commune loin de leur ville natale. Un beau gâchis alors qu'il y avait matière à un joli film et qui ne sera passé à la postérité que pour les poses suggestives de Jennifer Connelly. Dommage.


Sorti en dvd zone 1 chez Universal 

2 commentaires:

  1. Ouhhhh que de lointains souvenirs! Un de ces films qui avaient fait bouillir ma marmite hormonale interne... Je le reverrais bien.

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  2. Hé hé clair que Jennifer Connelly est assez affolante là dedans je comprends l'agitation adolescente ^^ (les scènes de cheval à bascule font leur petit effet). Ca reste sympathique à la revoyure mais bien loin de ce que Hughes a pu faire de mieux. Tant qu'on reste avec le couple c'est très agréable avec ce huis-clos intimiste mais tout ce qui a été ajouté autour n'est pas très heureux. Pour Jennifer donc ! ;-)

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