Prince Vaillant, fils du roi de Scandie détrôné par des usurpateurs, se rend à la cour du roi Arthur pour y être adoubé. Sur les côtes d'Angleterre, il surprend les préparatifs d'un complot visant le souverain.
Adapté du célèbre comics de Harold Foster,
Prince Vaillant est une sorte de réponse de la Fox aux films médiévaux à succès de la MGM réalisés par Richard Thorpe,
Ivanohé et
Les Chevaliers de La Table Ronde. Le résultat est tout de même moins excitant ici, la faute à une orientation plus pensée pour la jeunesse et qui édulcore pas mal la teneur fantastique de la bd et simplifie grandement la personnalité de son héros. Le film n'en reste pas moins plutôt agréable à suivre grâce au talent de Henry Hathaway et de l'ampleur des moyens déployés.
L'histoire est assez classique et dénué de surprise avec ce parcours initiatique de Valiant destiné à devenir chevalier au bout de ses multiples aventures. Le tout jeune Robert Wagner malgré une coiffure ridicule (coupe au bol détonante qui offre une sorte de mix entre Mireille Mathieu et le Professeur Spock) campe un prince innocent et plein d'allant, compensant son manque d'expérience au combat par une bonne dose d'astuce, ainsi qu'un agilité largement exploitée tout au long du film.
James Mason le domine pourtant nettement pas sa présence ténébreuse et imposante, et le scrip peine dissimuler sa nature de fêlon avant qu'elle ne soit effective dans le récit. C'est clairement le personnage le plus consistant en dehors de Valiant (ainsi que Sterling Hayden excellent en Gauvain), les autres ayant plus de mal à exister notamment une Janet Leigh assez transparente malheureusement.
Visuellement, c'est un Moyen Age Hollywoodien dans toute sa splendeur, kitsch par son débordement de couleur et de postiches improbables, mais aussi très impressionnant par ses moyens démesurés. Décors studio somptueux, reconstitution imposante de château fort en dur ou matte painting soigné en arrière plan et batailles aux figurants innombrables, le film est un plaisir des yeux de tout les instants (notamment de magnifiques séquences en forêt) dans un scope maîtrisé et un technicolor chatoyant mis en valeur par un Haathaway dont le savoir-faire n'est plus à démontrer.
C'est plutôt au niveau du scénario que cela pêche. La jeunesse de Valiant oriente les enjeux vers le film pour enfant d'où le choix d'un Robert Wagner alors inconnu, lloin du charisme du plus rugueux Robert Taylor. La première partie est ainsi très longuette et poussive lorsque l'histoire s'attarde sur l'histoire d'amour plutôt niaise entre Valiant et Aleta, totalement dénuée de piquant puisque l'innocence est privilégiée au détriment des mots d'esprits.
La deuxième partie chez les viking est nettement plus prenante, avec un Valiant multipliant les ruses pour s'évader et renverser l'usurpateur, au terme de nombreuses péripéties dont une scène de siège très réussie. Quand à la conclusion, elle est assez mémorable avec un long duel à l'épée entre Wagner et James Mason, palpitante et superbement filmé par
Hathaway, qui fait enfin montre de l'agressivité et du punch qui manque au reste du film. Pas un grand film donc, mais néanmoins une fort agréable sucrerie typique du grand spectacle Hollywodien de la grande époque. La bd quant à elle connaîtra bien plus tard une seconde adaptation en 1997 réalisée par Anthony Hickox peut-être plus fidèle, à voir sans doute...
Sorti en dvd zone 2 français chez Wild Side dans une belle édition et un bluray (uniquement sous-titré anglais) est paru à l'import également.
J'ai un merveilleux souvenir de ce film, enfant.
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