Tombées de l'espace intersidéral sur San Francisco, d'étranges graines donnent naissance à des plantes mystérieuses qui peu à peu gagnent le corps de ceux qui les ont approchés, les transformant en êtres froids, deshumanisés, privés d'émotions, soumis à une volonté venue d'ailleurs. Elisabeth, fonctionnaire au ministère de la santé, et son ami et supérieur Matthew vont devoir affronter ces terribles plantes menaçantes.
L'invasion des profanateurs est le premier remake du classique de Don Siegel (à l'origine adapté d'un roman de Jack Finney) dont il égale voire dépasse la nature terrifiante et anxiogène. Kaufman fait tout les bons choix et réussi à assurer la continuité avec l'original tout en y apposant sa propre patte. Conscient que le thème est désormais bien connu, le film abandonne toute l'aura de mystère qui entourait les premiers instants du film de Siegel avec présentation dès l'ouverture du long voyage stellaire des cellules extraterrestres vers la terre et leurs mutations au sein de la faune et flore humaine.
Kaufman use des acquis du film de Siegel en jouant sur le côté monolithique des doubles, créant le doute à travers leurs échanges de regards entendus mais crée aussi de terrifiantes séquences de son cru comme ce moment où en filmant simplement les pas saccadés du couple de héros mêlés à ceux robotique des extraterrestre (et appuyant sur leurs télépathie surnaturelle évoquant des insectes tout comme le cri autre ajout du remake) amenant une course poursuite surprenante. Les effets gores bien sentis et spectaculaire suscitent de beaux moment de terreurs aussi comme cette fameuse scène où Sutherland cédant au sommeil manque de peu d'être dupliqué, sans parler de pures images de cauchemar comme une fusion homme chien suite à une duplication manquée. Tout comme dans les remake qui suivront, l'invasion s'amorce au niveau mondial (dont une ipressionnante scène de culture de cosse à grande échelle) et sans la toile de fond anticommuniste du Siegel, la menace s'avère d'autant plus inconnue et effrayante.
Hormis un Leonard Nimoy qui semble bien trop louche dès sa première apparition, un casting assez parfait dominé par l'excellent Donald Sutherland et où on trouve le tout jeune Jeff Goldblum dans un de se premiers rôles marquants. Pour ce qui est des remake suivants, celui de Ferrara en 92 a ses défenseurs même si personnellement hormis quelques fulgurances je le trouve assez médiocre (Ferrara était en pleine perdition) et par contre celui mal aimé de 2008 du réalisateur de La Chute avec Nicole Kidman et Daniel Craig vaut le détour malgré les aléas de tournages houleux (remontage, réalisateur renvoyés...) le rendant imparfait. Il est d'ailleurs amusant de constater comme le thème revient régulièrement à la mode et comme le traitement oriente la tonalité des différentes versions.
Sorti en dvd zone 2 français, l'original de Siegel étant lui disponible aux éditions Montparnasse dans la collection RKO.
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