Dévoreur de pellicule monomaniaque, ce blog servira à commenter pour ceux que cela intéresse tout mes visionnages de classiques, coup de coeur et curiosités. Je vais tenter le défi de la chronique journalière histoire de justifier le titre du blog donc chaque jour nouveau film et nouveau topo plus ou moins long selon l'inspiration. Bonne lecture et plein de découvertes j'espère! Vous pouvez me contacter à justinkwedi@gmail.com, sur twitter et instagram

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vendredi 27 avril 2012

Qui a tué Vicky Lynn? - I Wake Up Screaming, H. Bruce Humberstone (1941)


Frankie Christopher (Victor Mature) est soupçonné d'avoir assassiné Vicky Lynn (Carole Landis). L'inspecteur Ed Cornell (Laird Cregar) est convaincu que Christopher est coupable.

Sorti la même année que Le Faucon Maltais, I Wake Up Screaming (aussi connu sous son premier titre Hot Spot) sans en égaler la qualité se pose tout autant comme un jalon fondateur du film noir. C'est tout d'abord par sa construction que le film impose les codes du genre une introduction diablement efficace. Des coupures de journaux nous apprennent l'assassinat du mannequin Vicky Lynn (Carole Landis) et nous voilà aussitôt plonger dans la pénombre sinistre d'une salle d'interrogatoire où est cuisiné le principal suspect Frankie Christopher (Victor Mature).

Le récit en flashback de celui-ci résume parfaitement les évènements qui ont précédés : Découvreur de Vicky Linn alors qu'elle n'est qu'une modeste serveuse et dont il lance la carrière, Christopher est abandonné par sa protégée partie tenter l'aventure à Hollywood. Parallèlement, un lien semble se nouer avec Jill (Betty Grable), la soeur Vicky elle aussi soumise à l'interrogatoire au même moment. Humberstone par des panoramiques fluides fait ainsi passer le récit d'une salle d'interrogatoire à l'autre, le spectateur ayant les deux points de vue à travers une narration très bien menée.

Passé cette mise en place parfaite le rythme est nettement plus laborieux, entre les allers et retours de Victor Mature au commissariat et sa romance naissante avec Betty Grable. Ce qui maintient l'attention, c'est la formidable ambiance délétère et inquiétante instaurée par H. Bruce Humberstone.

Si ce n'est les flashbacks plus lumineux, la photo d'Edward Cronjager nous plonge dans une obscurité menaçante où l'on se sent constamment oppressé (les scènes d'interrogatoire où hormis l'accusé on ne distingue aucun visage) et observé, notamment avec le très intimidant Inspecteur Cornell joué par Laird Cregar.

L'acteur lui prête sa carrure imposante auquel Humberstone ajoute une dimension quasi surnaturelle dans sa manière de surgir des ténèbres (formidable moment où on le découvre dans la chambre de Mature qu'il observe dans son sommeil), d'apparaître de manière toujours inattendue, son phrasé lent et glacial accentuant la menace.

Le script est très prévisible et même si l'innocence de Mature n'est jamais totalement admise, le capital sympathie de l'acteur (malgré une prestation formidablement vicieuse cette même année dans Shanghai Gesture) nous convainc notamment grâce aux séquences romantiques avec Betty Grable. Malgré cet aspect attendu, la pirouette finale est réellement surprenante (et justifie la caractérisation de Laird Cregar) et apporte une dimension fantasmatique et obsessionnelle plutôt marquante. Pas parfait mais truffé d'idées novatrices qui feront école, bon film.

Sorti en dvd zone 2 français mais la copie est digne d'une vhs donc plutôt prendre le zone 1 disponible chez Fox et doté de sous-titres anglais.

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