Dévoreur de pellicule monomaniaque, ce blog servira à commenter pour ceux que cela intéresse tout mes visionnages de classiques, coup de coeur et curiosités. Je vais tenter le défi de la chronique journalière histoire de justifier le titre du blog donc chaque jour nouveau film et nouveau topo plus ou moins long selon l'inspiration. Bonne lecture et plein de découvertes j'espère! Vous pouvez me contacter à justinkwedi@gmail.com, sur twitter et instagram

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mercredi 9 juin 2010

Dogma - Kevin Smith (1999)



Dans le New Jersey, un évêque décide de moderniser son église pour attirer plus de fidèles. Mais, il attire aussi deux anges déchus, Bartleby et Loki, persuadés qu'ils vont être pardonnés de tous leurs péchés et aller directement au paradis. Metraton, archange, envoie une jeune femme, Bethany, pour empêcher les deux anges de provoquer l'Apocalypse. En chemin, elle récupère deux prophètes obsédés sexuels, Jay et Silent Bob, et surtout le treizième apôtre, Rufus, un black plutôt déjanté.

Un des tout meilleurs Kevin Smith qui signe là son film le plus ambitieux à ce jour. Le scénario incroyablement inventif et foisonnant fait croiser toute une galerie de personnages : deux anges déchus incarnés par les golden boy Ben Affleck/Matt Damon, un trentenaire dépressive jouée par Linda Fiorentino, Chris Rock en triezième apôtre oublié des textes bibliques ou encore les réccurents et géniaux Jay and Silent Bob. Tout ce beau monde est en route pour une église du New Jersey afin de provoquer où d'empêcher la fin la fin du monde selon des règles et enjeux qui nous seront expliqué tout au long du périple.

Quand on se souvient du scandale du film à l'époque, on ne peut qu'être un peu attérré à la revoyure du côté obtus de certains croyants tant sous la provocation de façade et le côté potache qu'on lui connaît le propos de Smith est plus subtil. A travers quelques dialogues brillants (parmi les meilleurs qu'il ait jamais signé) la nature de ce qui définit la réelle foi(et l'interprétation déformée qui peut en être faite) est questionné à travers les interrogations de de Linda Fiorentino, tout en fustigeant toutes la façade négative et culpabilisante de la religion. C'est d'ailleurs plus la religion et son apparat et ses croyants hypocrite et peu investi qui sont plus fustigé que réellement Dieu et son message.

C'est là l'autre atout brillant du film, le duo d'anges destroy Loki/Bartleby s'avèrent sacrément virulent en paroles et en actes envers des humains peu reconnaissant envers le créateur, sans morale et qui ne craignent plus d'effectuer aucune bassesse ou infamie. La scène où ils déciment un réunion de financier est d'une violence inouïe et sacrément bien vue, tout comme l'échange entre Damon et Affleck la miséricorde supposée ou pas de dieu. Le tout évite d'être didactique grâce à un récit incroyablement inventif, où la mythologie biblique est à la foi respectée et totalement réinventée à gros coup de dialogues irrévérencieux, de jeux de mots ou de détournement des évangiles (innombrables). Malgré la mesure et le respect évident affiché par Smith, il semblent que les croyants n'aient pas été chercher plus loin que Alanis Morissette en Dieu (géniale et bien décalée) et autres outrages potache, dommage le film est plus intéressant que le côté sale gosse laisse croire.

Un casting au sommet de sa forme (Affleck n'est jamais meilleur que chez Smith et excelle en ange torturé, pareil pour Damon) dont une excellente Fiorentino, et un Smith qui assaisonne le tout de petites touches geek réjouissante (dont deux dialogues référenciels à la série "L'homme qui valait trois milliards" et un autre tordant faisant allusion à "L'incroyable Hulk" ). Seul petit défaut, c'est peut être un poil trop long, et la grande apocalypse finale manque d'ampleur, plus à cause de la mise en scène timorée de Smith que des moyens qui sont là.

Sinon il semble que c'était là un aboutissement pour Smith qui n'avait ensuite plus grand chose de neuf à dire, puisque dans les suivants les meilleurs films allaient être des délires dans son univers avec Jay et Bob contre attaquent ou des reprises plus mature pour Clerks 2 mais plus rien d'aussi inventif et mémorable que Dogma.

Trouvable en dvd zone 2 mais l'édition collector zone 1 bourrée de bonus et d'anecdote sur le contexte de la sortie est nettement plus recommandée.

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