Dévoreur de pellicule monomaniaque, ce blog servira à commenter pour ceux que cela intéresse tout mes visionnages de classiques, coup de coeur et curiosités. Je vais tenter le défi de la chronique journalière histoire de justifier le titre du blog donc chaque jour nouveau film et nouveau topo plus ou moins long selon l'inspiration. Bonne lecture et plein de découvertes j'espère! Vous pouvez me contacter à justinkwedi@gmail.com, sur twitter et instagram

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jeudi 3 mai 2012

Les Rois du soleil - Kings of the Sun, Jack Lee Thompson (1963)



Venus du nord, Hunac Ceel et ses barbares envahissent les territoires des Mayas au Mexique. Le roi est tué et Balam, son fils, lui succède. Contraint de fuir, Balam réquisitionne tous les bateaux disponibles d'un village de pêcheurs et entraîne son peuple vers la mer. Les fugitifs traversent le Golfe du Mexique et abordent une terre inconnue sur la côte des futurs États-Unis. Les Mayas reconstruisent une ville et une pyramide au sommet de laquelle devront avoir lieu les sacrifices humains qui leur permettent d'obtenir la clémence des Dieux. Aigle Noir, chef d'une tribu d'Indiens qui vit à proximité, est fait prisonnier après s'être battu et avoir été blessé par Balam. Il est soigné et destiné à être le premier humain sacrifié au sommet du nouveau temple.

Kings of The Sun est un aussi oublié que sympathique film d'aventure dont l’intrigue improbable confronte donc les mayas aux indiens. L’ensemble annonce beaucoup le formidable Apocalypto de Mel Gibson avec en toile de fond le déclin de la civilisation maya mais à la furie barbare et hallucinée de ce qui fera le sel du film de Gibson, Jack Lee Thompson privilégie plutôt la vignette bariolée, naïve et désuète.

On reconnaît l’efficacité narrative de l’artisan Thompson par la concision idéale de l’ouverture où nous est la présenté le peuple maya, sa culture et ses mœurs archaïques avec leurs rites barbares dont l’utilité sera la question au centre du film en remettant en cause cette tradition. Cette entrée en matière contemplative laisse alors place au chaos lorsqu’un redoutable envahisseur décime la tribu et la contraint à un exode qui les emmènera vers une terre constituant les futurs Etats-Unis.

Il est inutile de trop s’appesantir sur une quelconque rigueur historique et et savourer le spectacle avec ces pyramides mayas construites grandeur nature, figurant à perte de vue durant les scènes de rites puis puis le massacre et la fuite filmés avec efficacité par Jack Lee Thompson.

Ce début constituera d’ailleurs finalement le seul vrai morceau d'action jusqu’à la conclusion pour un récit plutôt intimiste et délivrant un message de paix. A travers l'opposition entre indiens et maya s'illustre celle de leur chef incarnés par Georges Chakiris (le héros bellâtre de West Side Story) et Yul Brynner. Chacun braqué sur ses positions et coutumes, ils vont progressivement apprendre à profiter de ce que la culture de l'autre peut apporter même si la rivalité amoureuse autour de Shirley Ann Field complique la chose.

L'interprétation est assez remarquable, Chakiris est très bon en souverain maya immature qui va progressivement acquérir la sagesse et Yul Brynner (qui aurait tout aussi bien pu jouer un maya tant son physique se prête à tout) parfait de charisme et de présence animale en chef indien réfléchi.

Même si traité assez simplement, le questionnement sur le fanatisme religieux et la nécessité des sacrifices humains est intéressant avec de vieux prêtres mayas cramponnés aux traditions quitte à provoquer une guerre tandis que le personnage de Chakiris influencé par Brynner tend vers plus d'ouverture. Thompson ne s'embarrasse tout de même pas trop de détails à ce niveau, balayant d'un revers une sous intrigue avec un prêtre félon, trucidé d'un coup de flèches et on n’en parle plus. Mieux vaudra revoir le plus ambitieux La Vallée perdue pour avoir des thèmes semblables traités avec plus de profondeur ici la question n’est pas là.

Le final même si un peu brouillon est un vrai plaisir, avec une immense et spectaculaire bataille où les indien viendront soutenir leur nouveaux amis mayas face à leur ennemis venu les traquer jusqu’à ces lointaines terres d’Amérique. Le style félin des indiens s'opposent à l'armement de métal et à l'organisation militaire de l’envahisseur, le tout porté par un score formidablement épique de Elmer Bernstein. Kings of The Sun propose donc un fort agréable divertissement, bien mené et dépaysant à défaut d’être mémorable et c’est déjà très bien ainsi.

Sorti en dvd zone 1 chez MGM et doté de sous-titres anglais et d'une vf

2 commentaires:

  1. Excellentes tes analyses. Et Choix de films super intéressant. Particulièrement les péplums / films d'aventures !

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  2. Merci Jérôme ! C'est un plaisir de déterrer et faire découvrir ce genre de petite pépites oubliées ;-) Et si ça peut réhabiliter Jack Lee Thompson solide artisan qu'on fait parfois un peu trop injustement passer pour un tâcheron...

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