dimanche 6 mai 2012
The Voice of Merrill - John Gilling (1952)
The Voice of Merrill se signale comme une des premières réussites de John Gilling qui reste surtout connu pour ses divers scripts et réalisation au sein de la Hammer ainsi que son travail à la télévision britannique où il dirigea de nombreux épisodes du Saint ou des Champions. En début de carrière il officie surtout sur des productions à petit budget, ce qui est le cas sur The Voice of Merrill (dont il signe également le scénario) produit par Monty Berman et Robert S. Baker, célèbre duo de producteur spécialisés dans la série B. Le film s'offre néanmoins ici le luxe de la présence de la belle Valerie Hobson dans un de ses derniers rôles avant son mariage avec l'homme politique John Profumo.
Le script en forme de whodunit est particulièrement malin. Une jeune femme est brutalement assassinée d'un coup de feu à son domicile (remarquable scène d'ouverture) et pour la police se dégage immédiatement trois suspect. Hugh Allen (Edward Underdown) jeune écrivain sans le sous, Ronald Parker (Henry Kendall) célèbre éditeur et Jonathan Roach (James Robertson Justice) un célèbre dramaturge. Chacun des trois se trouve avoir des raisons d'être le coupable d'autant qu'on découvrira au fil de l'intrigue que la victime menait une fructueuse carrière de maître chanteuse.
Plus que par l'enquête policière, c'est par les liens entre les différents protagonistes que va se résoudre le mystère. L'écrivain tombe ainsi amoureux d'Alycia (Valerie Hobson) l'épouse du dramaturge et cette dernière sollicite son mari pour mettre le pied à l'étrier de son amant. Le dramaturge lui écrit donc un drame radiophonique The Voice of Merrill qui va remporter un grand succès dans le pays mais problème l'intrigue du feuilleton semble donner peu à peu des indices sur le meurtre et attirent les soupçons de la police.
Le pitch est des plus retors donc mais son exécution un peu moins. Hormis l'ouverture, la tension ne se fait guère ressentir et une intrigue se déroulant dans le milieu littéraire ne se prête finalement guère à des moments de suspense l'ensemble étant très bavard. Gilling se rattrape par la formidable caractérisation des personnages et plus particulièrement son triangle amoureux. James Robertson Justice donne un étonnant mélange de fragilité et de roublardise au mari trompé, tout en ambiguïté.
Le couple Edward Underdown/Valerie Hobson offre les meilleurs moments, entre scène de séduction enlevées (la rencontre dans le restaurant) et grande envolées mélodramatiques. Valerie Hobson est absolument remarquable, entre l'élégance contenue et la violente passion qui culmine lors d'une séquence finale intense. Si la facette thriller ne convainc pas complètement, le mélo est lui plutôt prenant et l'ensemble file assez vite avec son intrigue resserrée de 80 minutes.
Sorti en dvd zone 2 anglais chez Odeon et dénué de sous-titres anglais ou français.
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