Le soir du nouvel an 1982, Peter et ses amis tentent d'animer un dîner pour le moins formel où des invités très élégants ne s'amusent pas du tout. Dix ans plus tard, Peter hérite du domaine familial et se trouve désemparé par la mort de son père. Désireux de retrouver la chaleur et la fraternité qu'il connut avec ses amis, il décide de convier pour le réveillon du nouvel an ses anciens camarades d'université.
Même si c'est bien évidemment à ses adaptations de Shakespeare qu'il doit en grande partie son succès, durant son âge d'or des 90's Kenneth Branagh signa plusieurs œuvres remarquable quand il daigna en sortir (le film noir
Dead again,
Au milieu de l'hiver), la plus réussie étant ce très attachant
Peter's Friends.
Peter's Friends s'inscrit dans le registre du "film de potes" avec cette réunion d'anciens camarades d'université pour un weekend de nouvel an sur l'invitation de Peter (Stephen Fry) qui vient de perdre son père. Comme contraste à ses retrouvailles qui vont s'avérer compliquées, le film s'ouvre sur l'insouciance qui les animait à la même période dix ans plus tôt où ils bousculèrent une soirée guindée par leur joie de vivre et leur complicité.
La narration endiablée nous les fait découvrir aujourd'hui, insatisfait de leur situation personnelle : Andrew (Kenneth Branagh) marié à une star hollywoodienne égocentrique, Maggie (Emma Thomson) secrètement amoureuse de Peter et qui veut profiter du weekend pour lui avouer ses sentiments, Roger (Hugh Laurie) et Mary (Imelda Staunton) qui se remettent difficilement de la perte d'un de leur jumeau ou encore Sara (Alphonsia Emmanuel) entretenant une relation avec un homme marié.
Passé la joie des retrouvailles, vieilles rancœurs, blessures mal refermées et liaisons passées vont ressurgir, plaçant les personnages fa ce à leur contradictions et renoncements accumulés au fil des années. Malgré la gravité de certains sujets (Sida, deuil d'un enfant), le film parvient à conserver une légèreté et drôlerie de tous les instants grâce à la complicité de son casting. Un casting qui ne doit rien au hasard puisque les scénaristes/ producteurs Rita Rudner (qui joue aussi la star hollywoodienne dans le film) et Martin Bergman incluent leurs anciens camarades de facs devenus acteurs dans la distribution et l'intrigue se nourrit grandement de leurs vrais souvenirs communs.
Hugh Laurie, Stephen Fry et Emma Thompson ont ainsi fréquentés ensemble l'université de Cambridge où ils furent membre de la troupe de théâtre Cambridge Footlights (fréquentée par Martin Bergman également) évoquée lors du spectacle d'ouverture. Les liens sentimentaux passés et présent sont également bien là avec Kenneth Branagh et Emma Thompson mariés au moment du tournage, cette dernière étant sortie avec Stephen Fry à l'université ce qui donne un piquant d'autant plus drôle à leur scène de séduction.
Dès lors cette complicité donne une authenticité palpable aux interactions entre les personnages, l'amitié trop forte pour s'en vouloir après un mot de trop (les égarements alcoolique de Branagh à la fin), la gêne qui s'efface instantanément après une situation embarrassante (la drague maladroite d'Emma Thomson...)...
Le tout est mené sur un rythme trépidant sur une bande son 80's qui dépote (Pretenders, Bruce Springsteen, Tears for Fears) et réservant son grand moment à chacun (tous sont formidables) avec le pic émotionnel apporté par l'aveu final de Stephen Fry jusqu'ici maître de cérémonie discret et compréhensif. Un des meilleurs films de Branagh et c'est probablement là que naissent les prémisses du merveilleux Beaucoup de bruit pour rien à venir où on retrouve une bonne partie du casting.
Sorti en dvd zone 1 chez MGM avec sous-titres anglais mais l'édition est éuisé et hors de prix donc pour les anglophones se pencher plutôt vers le zone 2 anglais dépourvu de sous-titres par contre.
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