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mardi 24 mai 2011

La Vengeance d'Hercule - La Vendetta Di Ercole, Vittorio Cottafavi (1960)

Hercule est en train d'accomplir le Douzième et dernier de ses Travaux : maîtriser Cerbère, le chien à trois têtes gardien des Enfers. A Œchalie, tout le monde le croit mort, à commencer par le roi Eurytos, son ennemi de toujours. Ce dernier s'est mis en tête de conquérir Thèbes, sa rivale, et Hercule était l'unique obstacle à son ambition. L'unique ? Non, il reste encore son fils Hyllos. Or Hyllos est amoureux de Théa, la fille d'Eurytos. Il devrait lui être facile de d'attirer le jeune homme dans un traquenard...
Or, contre toute attente, Hercule revient des Enfers, où il a conquis le rubis mystique qui est l'œil du Dieu-Cyclope de la Vengeance. Hercule restitue l'œil au dieu, dans son temple. C'est alors que la Sibylle lui prophétise de nouveaux malheurs. Hercule rentre à Thèbes, retrouve son ami le roi Androclès, mais aussi son épouse Déjanire et son fils Hyllos. Inexplicablement, Hercule s'oppose aux fiançailles de celui-ci avec Théa. Sa véhémence laisse présager un douloureux et honteux secret...


La Vengeance d'Hercule est le troisième et sans doute meilleur film de la saga Hercule qui mêle parfaitement le classicisme et la dimension mythologique des deux premiers volets et l'ambiance fantastique des deux qui suivront. De plus le rôle titre est cette fois porté par un excellent interprète, aussi charismatique et imposant qu'un Steve Reeves tout en étant un vrai bon acteur, ce qui en fait la meilleure incarnation du demi dieu à l'écran.

Le duo gagnant Steve Reeves/Pietro Francisi(Steve Reeves solidaire de Pietro Francisi évincé par la production abandonne le rôle qui l'a rendu célèbre) laisse donc ici la place au touche à tout Vittorio Cottafavi pour sa première incursion chez Hercule (avant de livrer dans la foulée l'excellent Hercule à la conquête de l'Atlantide) accompagné du culturiste Mark Forrest qui en plus de sa carrure a donc une vrai formation de comédien. On regrettera d'autant plus que ce soit sa seule apparition dans le rôle avant de laisser la place au gros balourd Reg Park dès l'épisode suivant dirigé par Mario Bava.

Une vraie dimension tragique, une tonalité sombre et désespérée règne dès les premiers instants du film, bien plus prononcée encore que dans le Hercule contre les vampires de Bava qui devait tout à son esthétique tandis que Cottafavi parvient à donner une vrai tonalité dramatique en plus de livrer un film plastiquement superbe. On pense d'ailleurs très fort à Bava lors de la scène d'ouverture où Hercule doit descendre au enfers pour effectuer l'ultime de ses travaux et affronter le Cerbère. Ambiance inquiétante et étouffante qui bascule dans l'horreur pure lorsqu'on découvre le fameux Cerbère, étonnement réussi et menaçant, Cottafavi parvenant à rendre le combat palpitant grâce à un sens du montage aiguisé (de même plus tard avec le combat avec un ridicule homme déguisé en ours qui passe plutôt bien). Le ton fantastique et mythologique se poursuit lorsque Hercule va payer son tribut au dieu de la vengeance après sa victoire.

On revient ensuite dans la tonalité des deux premiers épisodes avec des ennemis bien humains et redoutable, entre le tyran Eurytos (superbe prestation de Broderick Crawford) et son conseiller aux plans machiavéliques. Ces méchants animé de motivations guidées par la passion (comme l'amour non réciproque pour Alcinoé) entraînent dans leurs complot des personnages innocents comme le couple Hyllos/Thea, la femme de Eurytos et surtout le personnage tragique de Alcinoé, le plus intéressant du film qui entre vengeance personnelle et son amour pour Hercule va subir de grands tourments. La relation complexe entre Hercule et sa famille monté contre lui par les complots anime toute la première partie presque dénuée d'action mais passionnante. Mark Forrest déborde de charisme et est parfait pour le ton dramatique adopté par le film en Hercule las et aspirant à la paix mais poursuivi par la violence.

La dernière partie qui voit Hercule défier les Dieux pour contrer la prophétie dont il est victime est ainsi palpitante de bout en bout. Cottafavi livre un spectacle de haute volée multipliant les morceaux de bravoures fabuleux : Hercule qui affronte un éléphant pour sauver son fils, défiant un Centaure qui s'est emparé de sa femme et surtout le grand final où il fait s'écrouler les remparts de la citée de son ennemi (pourtant bâtis par les Cyclope) avant un épique assaut final.

Les moyens sont énormes (décors et costumes splendide) et l'écroulement des remparts fait son petit effet tandis que la dernière bataille regorge de détails et de péripéties avec un sens du cadre prodigieux de Cottafavi. En ramenant Hercule à une dimension plus humaine et dramatique (et plus seulement le surhomme venant prêter main forte aux conflits des mortel comme dans les premiers films) Cottafavi réalise le plus palpitant et épique des 5 épisodes de ce qui est la meilleure saga du péplum italien. Pour l'heure parallèlement à ce volet était donc tourné le baroque Hercule contre les Vampires de Mario Bava sur lequel on reviendra très vite.

Sorti en dvd dans la série péplum de la collection Atlas comme les autres épisodes déjà évoqués.

L'amusante bande annonce américaine ou on constatera la disparition de toutes les facettes évoquant la mythologie grecque y compris le non de son héros rebaptisé Goliath !

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