Après les événements cataclysmiques de New York de The Avengers, Steve
Rogers aka Captain America vit tranquillement à Washington, D.C. et
essaye de s'adapter au monde moderne. Mais quand un collègue du
S.H.I.E.L.D. est attaqué, Steve se retrouve impliqué dans un réseau
d'intrigues qui met le monde en danger. S'associant à Black Widow,
Captain America lutte pour dénoncer une conspiration grandissante, tout
en repoussant des tueurs professionnels envoyés pour le faire taire.
Quand l'étendue du plan maléfique est révélée, Captain America et Black
Widow sollicite l'aide d'un nouvel allié, le Faucon. Cependant, ils se
retrouvent bientôt face à un inattendu et redoutable ennemi - le Soldat
de l'Hiver.
Ce deuxième volet des aventures de Captain America constitue, après
Iron Man 3 et
Thor : le monde des ténèbres, un des jalons de la phase 2 du projet de Marvel devant nous mener à la seconde aventure des
Avengers
prévu en 2015. Après divers films les présentant de manière
individuelle et semant les pièces du puzzle d’une aventure collective à
venir, Marvel avait gagné son pari avec le triomphe aussi massif
qu’inattendu d’
Avengers (2012). L’univers des super-héros acquérait la même ampleur et dimension poreuse que dans les
comics,
avec des personnages se côtoyant d’une aventure à une autre. La
deuxième phase s’entame donc avec la relance des premiers personnages
adaptés ainsi que la transposition de nouveaux
(Ant Man et
Docteur Strange sont annoncés) dont ce Captain America.
Captain America : First Avenger
(2011) avait constitué à sa sortie la meilleure production Marvel.
Peu
vampirisé par le projet global du fait de son cadre rétro de la Deuxième
Guerre Mondiale (comme put l’être un
Iron Man 2 fort boiteux)
mais aussi par son héros échappant aux clichés de personnages torturés,
le film avait apporté un vrai sang neuf à sa sortie. Vrai
american hero
véhiculant des valeurs d’abnégation et d’héroïsme face à l’ennemi nazi,
Steve Rogers/ Captain America constituait ainsi un personnage positif
en forme de modèle à suivre à la manière d’un Superman chez DC. Cet
aspect avait été également plutôt bien exploité dans son temps de
présence sur
Avengers (le final où sa nature de meneur permet
de remobiliser l’équipe face à l’arrivée imminente du danger) et le défi
était de garder intacte cette pureté du personnage dans un cadre
contemporain et aux choix moraux plus ambigus.
Le scénario de cette suite y parvient en s’appuyant sur la situation telle que laissée à la fin d’
Avengers.
L’équipe de super-héros a été révélée au monde, mais aussi les dangers
monumentaux et d’ordre surnaturels auxquels est exposée la Terre. Un
état de fait qui détermine des actions controversées de la part de
l’organisation du S.H.I.E.L.D. dont les projets sécuritaires confinent
progressivement à une paranoïa totalitaire. Une dérive dans laquelle ne
peut souscrire un Steve Rogers esseulé et solitaire dans le monde
moderne et dont l’existence n’est rythmée qu’à l’aune de la prochaine
mission à effectuer. Notre héros devra pourtant dépasser son statut de
simple soldat pour combattre après le nazisme une dictature venant cette
foi de l’intérieur.
Un script ambitieux et très post 11 septembre qui
marche sur les terres de
The Dark Knight (2008)
de Christopher Nolan mais qui en délaisse le sérieux pesant et la
tonalité crépusculaire pour une approche plus dynamique. Le premier
volet était sous haute influence du
serial et du
pulp
en réinventant l’imagerie de propagande que put constituer dans les
années 40 les aventures de Captain America. Ce deuxième épisode est lui
imprégné d’une ambiance de thriller paranoïaque 70’s où l’on doute de
ceux supposés nos protéger (la technologie du S.H.I.E.L.D. étant plus
motif de surveillance que de protection de la population) et créant un
sentiment de tension constante débouchant sur d’éblouissante scènes de
suspense comme celle de l’ascenseur. Ce doute s'emparera même des héros à
l'image de Nick Fury ou de la Veuve Noire dont la rédemption morale est
soudainement remise en cause.
Tout cela s’avère très fidèle aux
comics dont cette
tonalité d’espionnage et d’enquête constituera une des périodes les plus
passionnantes du personnage sur papier. C’est également de la BD que
sera tirée la sous-intrigue donnant une partie de son titre au film avec
ce soldat de l’hiver constituant un équivalent né de la Guerre Froide
au Captain America et entretenant avec lui un lien qui constituera un
des grands rebondissement du film. Chris Evans est toujours aussi bon
dans le rôle-titre, véhiculant une droiture et humanité que met
constamment en valeur un héroïsme sans faille. C’est ainsi la grande
surprise par rapport au premier épisode un peu timoré sur ce point, le
film est très spectaculaire et haletant de bout en bout.

Les morceaux de
bravoures sont multiples, exploitant autant les facultés surhumaines du
Captain que ses qualités de stratège militaire - défiant tour à tour un
expert en arts martiaux, s’infiltrant avec discrétion en zone ennemie
ou affrontant simultanément une dizaine d’assaillants, sans parler des
duels dantesques avec le soldat de l’hiver - et le faisant idéalement
seconder par la Veuve Noire (Scarlett Johansson toujours aussi à l’aise
et attachante) et le nouvel allié le Faucon (Anthony Mackie). On sent
que le succès d’
Avengers a incité Marvel à être plus généreux
en termes d’action, et la frustration ressentie dans les premières
productions tend vraiment à s’estomper. Une grande réussite qui a de
plus le mérite dans sa conclusion d’amener un vrai bouleversement dans
l’univers et qui aura ses conséquences dans les films à venir, sans
parler d’une séquence post-générique introduisant de redoutables
adversaires. La meilleure production Marvel avec le premier épisode.
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