L'équipe de cheerleaders de Rancho
Carno High School, les Toros, est la meilleure et compte bien gagner les
championnats nationaux pour la sixième fois consécutive. Mais lorsque
Torrance, nouvellement élue capitaine, découvre avec l'aide de Missy,
une nouvelle recrue, que leurs enchaînements et leurs chorégraphies
appartiennent en fait aux East Compton Clovers, une équipe de
cheerleaders des bas-quartiers que l'ex-capitaine « Big Red » filmait
afin de reproduire leurs pas, les Toros invaincus depuis 6 ans au titre
de champions nationaux ont alors un sérieux problème. Ils doivent
rapidement créer une nouvelle chorégraphie pour participer et remporter
les championnats. Et ainsi prouver qu'ils sont réellement les meilleurs.
D'ordinaire
dans les teens movies, le personnage de la cheerleaders se résumait à
une ravissante idiote tout juste bonne à pavoiser et servir de repos du
guerrier aux sportifs benêts et arrogant du lycée. Bring it on
vient leur rendre justice en dévoilant les arcanes de ce qui constitue
une véritable institution méconnue ne se résumant pas aux danses de
soutien aux sportifs. L'heure de gloire de la belle Torrance (Kirsten
Dunst) est arrivée lorsqu'elle devient en début d'année capitaine des
cheerleaders du lycée.
Malheureusement les déconvenues vont se succéder
avec d'abord la blessure d'une membre de l'équipe et surtout la
découverte d'une terrible supercherie : les chorégraphies qui leur ont
valu tant de tant de victoires en compétition ont en fait été volée à
une équipe de cheerleaders des bas-quartier de la ville. Kirsten Dunst
compose un personnage naïf mais habité par cette passion qui va ainsi
découvrir pour la première fois le doute. Le film fonctionne grâce à sa
prestation insouciante et impliquée à la fois, reflet de l'approche
totalement premier degré de Peyton Reed qui en dépit de la légèreté
assumée de l'ensemble ne prend jamais de haut la discipline qu'il
dépeint.
On est finalement plus dans le vrai film sportif que le
teen movie (le lycée se résume au gymnase pour les entraînements et les
parents restent en retrait), le récit montrant le cheminement de
Torrance devant prendre confiance en elle. Notre héroïne se perd ainsi
et son équipe avec en choisissant la facilité, d'abord avec le plagiat
initial qu'elle ignorait puis une humiliation en faisant appel à un
chorégraphe (grandiose apparition de l'ancien rugbyman australien Ian
Roberts) dont les figures ne seront pas plus originales. Le scénario de
Jessica Bendinger célèbre ainsi l'initiative et l'esprit sportif, toutes
les figures négative du film étant préoccupées par la seule victoire
plutôt que le plaisir de la compétition.
Celui-ci appelle la création
d'une chorégraphie propre afin de réellement mériter la victoire.
Kirsten Dunst souriante et pleine d'allant fait parfaitement passer
toute cette gamme d'émotion sans jamais tomber dans la niaiserie, bien
secondé par une Eliza Dushku toujours aussi charismatique (on imaginait
carrière plus intéressante entre ce rôle et celui de Faith dans la série
Buffy contre les vampires). La
romance avec Cliff (Jesse Bradford) est plaisante mais assez
interchangeable du fait de ce personnage de punk rocker assez cliché (un
t-shirt des Clash c'est un peu court pour caractériser).
C'est
donc dans les scènes de danses que le film déploie tout son brio. La
première en plein match de football illustre autant la notion physique
que morale de la discipline, alternant figures acrobatiques mais aussi
joutes verbales avec les cheerleaders adverse. Le découpage dynamique,
les champs contre champs entre les cheerleaders et le public qu'elles
haranguent (là aussi Kirsten Dunst bondissante, tout sourire et à bloc
fait passer toute idée de second degré) véhiculent une sacrée énergie.
Les redoutables adversaires des East Compton Clovers imposent elles une
gestuelle plus guerrière et urbaine tout en étant aussi sacrément
virtuose lors des scènes de tournoi. Peyton Reed lâche définitivement
les chevaux dans le grand affrontement final.
On oscille entre le vrai
suspense sportif à la Rocky, la
comédie musicale (un peu plus de folie et on avait presque du Busby
Berkeley sauce cheerleader) avec les travellings balayant l'espace et
capturant les pas dans toutes leur ampleur sur la vaste scène. Un
astucieux jeu sur la profondeur semble même faire littéralement bondir
de nul part les danseuses en arrière-plan, le réalisateur arrivant
autant à mettre en valeur la tonicité des cheerleaders que la virtuosité
de la chorégraphie (dommage que la bande-son soit si quelconque
d'ailleurs cela aura pu être plus efficace encore). Le fameux esprit
sportif est respecté dans un joli final où les compétitrices ont enfin
méritées le respect mutuel. Très efficace et plaisant donc pour un
succès inattendu qui participera à l'ascension de Kirsten Dunst (qui
sort de Virgin Suicides (1999) et va enchaîner avec le premier Spider-Man) et sera décliné dans pas moins de quatre suites...
Sorti en dvd zone 2 français chez Metropolitan
Tótem (2024) de Lila Avilés
Il y a 5 heures
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