Le professeur Bernard Quatermass dirige
un programme de recherches sur la vie extraterrestre. Une chute de
petites météorites étant détectée au radar par son équipe, non loin de
là, il se rend sur le point d'impact avec l'un de ses collaborateurs,
Marsh. Celui-ci est grièvement blessé au visage par l'une des météorites
retrouvées. De plus, le professeur découvre sur place une usine
comprenant de mystérieuses coupoles. Quatermass doit quitter les lieux
sous la contrainte d'agents de sécurité armés. Avec l'appui d'un
politicien, Vincent Broadhead, et de son vieil ami policier,
l'inspecteur Lomax, le professeur mène l'enquête sur les activités de
l'usine…
The Quatermass Xperiment
(1955) ayant été un immense succès c'est tout naturellement que la
Hammer acquiert les droits du deuxième serial télévisé consacré au
personnage, Quatermass 2. Cette
fois le créateur Nigel Kneale participe au scénario qui reste très
fidèle à la version télé et son implication se ressent notamment dans la
caractérisation de Quatermass. Kneale s'était montré fort mécontent de
l'interprétation glaciale de Brian Donlevy dans le premier film et même
si l'acteur rempile (étant du coup le seul à avoir joué deux fois le
personnage) son Quatermass semble tout de même plus avenant et préoccupé
par les autres (même si gardant son côté bourru) qu'initialement.
Après
les évènements du premier volet, le professeur Quatermass se morfond en
voyant son projet de lancement de fusée à énergie nucléaire gelé par le
gouvernement. Son attention est pourtant attirée par la chute de
météorite dans la campagne anglaise, celles-ci laissant d'étranges
marques à ceux qui les touchent et qui voient leur comportement se
modifier. Après avoir évoqué l'invasion extraterrestre sous un angle
organique fascinant dans The Quatermass Xperiment, Val Guest adopte ici un mode paranoïaque dans la lignée de L'Invasion des profanateurs de sépultures
(1956). Le serial ayant été diffusé la même année que la parution du
roman de Jack Finney, on y verra plutôt une thématique dans l'air du
temps plutôt qu'un plagiat quelconque.
Le traitement diffère d'ailleurs
car Val Guest joue moins de la suspicion envers autrui même si
l'invasion semble déjà gagner les hautes sphères de décision. C'est la peur de l'inconnu pus que de l'étranger au sens strict qui est à l'oeuvre dans la saga Quatermass, écartant l'interprétation politique qu'on peu faire plus ouvertement dans la SF US. La menace
se fait plus insidieuse, jouant à nouveau sur la tonalité réaliste mais
qui cette fois bascule progressivement. A l'atmosphère urbaine du
premier film on va trouver un cadre rural qui va révéler son étrangeté
par la présence des envahisseurs. Ce sera d'abord ces soldats à
l'attitude robotique dont les silhouettes menaçantes sont tapies en
forêt, les panneaux inquiétants qui révèleront l'incroyable décor de
cette usine tentaculaire aux sombres activités.
Le contraste
entre les landes désertiques et l'usine amène une bizarrerie dont saura
se souvenir un Brian Clements qui jouera largement du malaise de décors
désaffectés dans la série Chapeau Melon et Botte de Cuir.
Les moyens sont d'ailleurs plus conséquents et les péripéties plus
spectaculaires comparé au quasi huis-clos du premier film. Les effets
spéciaux sont remarquables notamment les matte-painting futuristes de
l'usine mais le film excelle aussi quand il retrouve ce côté organique
propre à la saga, discret et peu ragoutant avec cette fameuse marque
désignant les contaminés (culminant avec l'apparition saisissante d'un
infecté intégral) puis de manière plus cauchemardesque avec le vrai
visage de l'envahisseur à nouveau une créature lovecraftienne
innommable.
Dans les petits défauts le climax et la bataille dans
l'usine traîne un peu en longueur et aurait grandement gagné à conserver
la fin du serial (Quatermass montant carrément dans la fusée pour aller
détruire l'astéroïde alien dans l'espace). Une nouvelle réussite dont
le succès sera pourtant éclipsé par le triomphe de Frankenstein s'est échappé
de Terence Fisher et qui lance la Hammer sur la voie de l'horreur
gothique. Du coup il faudra attendre dix ans pour voir la troisième (et
meilleure pour beaucoup) aventure de Quatermass avec Quatermass and the Pit (1967) cette fois signé Roy Ward Baker.
Sorti en dvd zone 2 français chez Metropolitan
Love Rudiments, de Ty Segall (2024)
Il y a 2 heures
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