Dévoreur de pellicule monomaniaque, ce blog servira à commenter pour ceux que cela intéresse tout mes visionnages de classiques, coup de coeur et curiosités. Je vais tenter le défi de la chronique journalière histoire de justifier le titre du blog donc chaque jour nouveau film et nouveau topo plus ou moins long selon l'inspiration. Bonne lecture et plein de découvertes j'espère! Vous pouvez me contacter à justinkwedi@gmail.com, sur twitter et instagram

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mardi 12 octobre 2021

Tokyo Joe - Stuart Heisler (1949)


 Joe Barrett revient à Tokyo après la guerre et retrouve la femme qu'il aimait et qu'il croyait morte. Pour donner un nom à l'enfant qu'elle attendait, Trina s'est mariée avec Mark Landis. Joe souhaite récupérer Trina. Celle-ci lui révèle que sa fille Anya est sa propre fille. Joe va alors accepter de travailler pour le compte du baron Kimura, un baron de la pègre locale...

Tokyo Joe est un projet initié par Humphrey Bogart afin d'asseoir l'image romantique gagnée avec Casablanca (1942) et définitivement l'éloigner de la seule perception de dur à cuire qui lui colla longtemps à la peau. Une volonté noble mais qui constitue un vrai fardeau pour le film qui dans l'ensemble ne semble qu'une réminiscence nippone de Casablanca. Humphrey Bogart y incarne Joe, de retour à Tokyo après la guerre où il va retrouver Trina (Florence Marly) un ancien amour rencontrée alors qu'elle était chanteuse dans le club qu'il gérait. Elle est désormais mariée à Landis (Alexander Knox) un avocat notable de la société américaine installée à Tokyo. 

Immédiatement les connexion de ce nouveau triangle amoureux se font avec celui de Casablanca sans en soutenir la comparaison (même si Alexander Knox livre une interprétation subtile) notamment avec une Florence Marly pâle succédané d'Ingrid Bergman. La trame policière est assez laborieuse à se mettre en place et assez discutable sur le plan moral (Joe prêt à reprendre Trina sans même se demander si elle souhaite repartir avec lui) et politique puisque l'argument sert l'occupation américaine du Japon en les empêchant de retomber dans ses travers belliqueux extrémistes. C'est en tout cas présenté de manière trop manichéenne et simpliste pour convaincre malgré le charisme du méchant incarné par Sessue Hayakawa.

On ne savourera pas non plus la vision d'un Japon d'après-guerre puisque l'essentiel du film fut tourné en studio et seuls quelques plans seront filmés sur place par la seconde équipe - donc pour la valeur documentaire ou le dépaysement on est loin d'un La Maison de Bambou de Samuel Fuller. Si l'on parvient par intermittence à faire abstraction de l'ombre de Casablanca, Tokyo Joe reste néanmoins un film noir agréable. Cela est notamment dû à la tension que parvient à instaurer Stuart Heisler dans une dernier partie plus nerveuse avec quelques sursauts de violence sèche où le réalisateur excelle. Le jeu de piste, la confrontation finale et la mélancolie de la conclusion amène enfin une tonalité plus singulière dont le reste du film est dépourvu.

Sorti en bluray et dvd zone 2 français chez Sidonis

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