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dimanche 22 janvier 2023

Masques de cire - Mystery of the Wax Museum, Michael Curtiz (1933)


 Londres, 1921. Le sculpteur Ivan Igor fait visiter son musée de cire à un ami et à un investisseur. Il leur montrent fièrement les statues de Jeanne d'Arc, de Voltaire, et de Marie-Antoinette, son chef-d'œuvre, qu'il a lui-même sculptées. Malheureusement, la fréquentation du musée est insuffisante et son associé, Joe Worth, las de perdre de l'argent, lui propose de mettre le feu au musée pour toucher la prime de l'assurance. Les deux hommes ne sont pas d'accord et se battent. Dans la bagarre, Joe Worth parvient à mettre le feu et s'échappe, laissant Igor inanimé et seul dans le musée. New York, 1933. Igor a survécu au terrible incendie qui a détruit son musée et prépare l'ouverture d'un nouveau musée de cire. Il a été gravement blessé dans l'incendie du musée

Masques de cire est une production d'épouvante produite pour surfer sur le succès de Docteur X sorti l'année précédente. On y retrouve le réalisateur Michael Curtiz, une partie du casting avec Fay Wray et Lionel Atwill, et surtout l'utilisation du Technicolor bi-chromique. Il s'agit du premier usage du procédé Technicolor qui consiste en une projection avec double objectif de films à filtres couleur avec pour Masque de cire et Docteur X, une dominante bleu/vert. Pour ce qui est de Masque de cire la réussite est avant tout plastique, l'intrigue policière entourant les morceaux de bravoure étant assez poussive malgré l'abattage de Glenda Farrell en journaliste gouailleuse. 

La scène d'ouverture pétrifie d'emblée en scellant le fétichisme de Igor (Lionel Atwill), artiste maudit perdant son grand œuvre dans les flammes par malveillance et qui va le faire renaître de la plus morbide des façons. Cette colorimétrie donne un cachet des plus singuliers aux scènes de suspense, par le sens de l'atmosphère de Curtiz. L'espace du musée a un côté spectral et inquiétant renforcé par le fait que les figures de cire sont joués par des acteurs immobiles ce qui renforce ce sentiment d'étrangeté.

La direction artistique de Anton Grot est impressionnante, notamment avec l'immense décor entre steampunk et art déco de l'atelier d'Igor. Les accessoires laissent deviner le glaçant procédé de mise en cire des victimes, et Curtiz semble créer comme un monde parallèle, halluciné et oppressant dès lors que l'on navigue en sous-sol. C'est là le territoire des monstres n'ayant plus droit à fréquenter la surface, et des morts à laquelle ils ont été arrachés pour leur offrir "l'immortalité". 

Tous ces moments-là sont des plus envoutant mais entrecoupé de cette trame policière bien plus relâchée dans le ton et qui semble appartenir à un autre film. Dommage que l'ensemble ne soit pas plus homogène dans la tonalité d'épouvante mais le film est suffisamment court pour que cela ne soit pas gênant. Entre Les Chasses du Comte Zaroff (1932) et King Kong (1933) c'est en tout cas l'occasion pour Fay Wray de renforcer son aura de scream queen dans une scène mémorable où le vrai visage d'Igor se révèle à travers une idée visuelle assez stupéfiante. Malgré les petits défauts, une œuvre d'épouvante vraiment fondatrice et inventive, remakée en 1953 par André de Toth avec Vincent Price, et plus récemment sous la forme d'un slasher en 2005 avec La Maison de cire de Jaume Collet-Serra.

Sorti en bluray américain et en dvd zone 1 chez Warner

 

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