Dévoreur de pellicule monomaniaque, ce blog servira à commenter pour ceux que cela intéresse tout mes visionnages de classiques, coup de coeur et curiosités. Je vais tenter le défi de la chronique journalière histoire de justifier le titre du blog donc chaque jour nouveau film et nouveau topo plus ou moins long selon l'inspiration. Bonne lecture et plein de découvertes j'espère! Vous pouvez me contacter à justinkwedi@gmail.com, sur twitter et instagram

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dimanche 13 mai 2018

Drug War - Du zhan, Johnnie To (2012)

Lors d’une enquête, le capitaine de la brigade anti-drogue de Tianjin met sous les verrous un homme accusé d’être à la tête d’une importante fabrique de stupéfiants. Afin d’éviter la peine de mort, ce dernier apporte son aide à la police pour éradiquer le trafic et faire tomber le chef du réseau. Mais alors qu’un raid est lancé, le capitaine et sa brigade se retrouvent pris dans une spirale de violence que rien ne semble pouvoir arrêter...

Avec Drug War Johnnie To délaisse le terrain de jeu favori de ses polars, la tentaculaire Hong Kong laissant place à la Chine. Le postulat du film vient d'une recrudescence de la criminalité constatée en Chine et en particulier le trafic de drogue. Les conséquences sont à la fois sociales avec des provinciaux désœuvrées servant de mules mais aussi sanglantes avec une violence galopantes à travers une circulation des armes à feu accrue. Johnnie To et son acolyte Wai Ka-Fai vont se nourrir de tout cela pour leur scénario, somme de différents récits criminels recueillis auprès de la police des territoires chinoise. Johnnie To brode ainsi une classique histoire de gendarmes et voleurs à travers les problématiques et spécificités de ce cadre qui sans être inédit n'a pas forcément donné de polars mémorables - la censure chinoise tatillonne n'y étant pas pour rien.

Le thème du double et de la duplicité parcoure l'ensemble du film. Il repose tout d'abord sur les deux antagonistes du film, le capitaine Zhang Lei (Sun Honglei) et le trafiquant de drogue Timmy Choi (Louis Koo). Le second est sous la coupe du premier afin d'échapper à la peine de mort et va l'aider à remonter une filière. La détermination froide et la présence intimidante de Zhang Lei s'oppose ainsi à l'agitation de Timmy. La duplicité joue donc à des niveau différents pour chacun, le sang-froid du policier témoignant de sa ténacité et le mettant en valeur dans les moments de tension (ce moment où infiltré à doit consommer de la cocaïne pour donner le change) alors que Timmy semble toujours dans le calcul, ménageant la chèvre et le chou entre ses complices qu'il trahit et la police qui le contraint. Cette duplicité s'entrecroise ainsi dans l'interaction des personnages dans le doute mutuel constant mais aussi dans leur mission, le scénario réservant son lot d'instants de pure tension psychologique.

Le film démarre pied au plancher pour ne jamais relâcher la pression. Nous observons des professionnels au travail dont les traits de caractère s'esquissent dans les différentes actions parallèles (la filature d'un camion chargé de stupéfiant, les rencontres et les deals avec des barons de la drogue) que Johnnie To zèbre d'éclairs de violence saisissant. L'attaque d'un entrepôt sera l'occasion d'un mémorable morceau de bravoure mais c'est surtout la scène finale qui scotche par sa virtuosité. Johnnie To use de son art à confiner les antagonistes dans un lieu restreint avec ici une ruelle avoisinant une école primaire où toutes les forces en présence font se confronter.

La gestion de l'espace est magistrale, la graduation du suspense tout autant pour aboutir sur un gunfight dantesque et sanglant où les masques tombent. Louis Koo est particulièrement épatant dans son personnage égoïste dont la veulerie atteint là des sommets (jusqu'à une ironique scène finale). Une belle réussite pour un Johnnie To jamais aussi à l'aise que dans le polar.

Sorti en dvd zone 2 français chez Metropolitan

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