Dévoreur de pellicule monomaniaque, ce blog servira à commenter pour ceux que cela intéresse tout mes visionnages de classiques, coup de coeur et curiosités. Je vais tenter le défi de la chronique journalière histoire de justifier le titre du blog donc chaque jour nouveau film et nouveau topo plus ou moins long selon l'inspiration. Bonne lecture et plein de découvertes j'espère! Vous pouvez me contacter à justinkwedi@gmail.com, sur twitter et instagram

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dimanche 10 mars 2019

Dial 1119 - Gerald Meyer (1950)

Un jeune homme s'échappe d'un asile psychiatrique avec la ferme intention de tuer le médecin responsable de son enfermement. Il se réfugie dans un bar avoisinant d'où il peut surveiller la demeure du médecin. Repéré comme l'assassin du conducteur de bus, le jeune homme prend alors les clients en otage...

Dial 1119 est une curiosité puisqu'il s'agit d'une série B MGM, créneau où le studio ne brillait pas autant que ces concurrents. L'autre aspect singulier en coulisse est le fait qu'il soit réalisé par Gerald Meyer neveu du fondateur et patron de la MGM Louis B. Meyer. Le film constitue un huis-clos concis et tendu dans un bar entre un déséquilibré évadé d'un asile (Marshall Thompson) et la clientèle qu'il a pris en otage. L'atout principal repose sur la prestation de Marshall Thompson, visage poupin passant du masque vide meurtrier à l'homme-enfant vulnérable en un instant.

C'est une figure opaque et insaisissable qui renvoie tous les clients à leurs défauts dans cette situation qui les exacerbe. L'ambition contrariée d'un journaliste ne pouvant couvrir les faits dont il est l'acteur, l'autodestruction d'une femme alcoolique, la culpabilité d'une vieille fille en quête d'affection, toute la caractérisation exprimée en amont s'exprime pour rendre les personnages antipathiques dans leur réaction. Paradoxalement et malgré ses actes meurtriers, la personnalité de Thompson touche notamment à l'aune d'une révélation finale sur son parcours.

Une des dimensions originales du scénario est son rapport aux médias. Opportunistes et manipulateurs, les médias sont dépeints grossièrement dans leur vision des journalistes et tandis qu'un jeu subtil dans le lien aux écrans. Miroir déformant du réel, les écrans (à travers la télévision trônant fièrement dans le bar) annoncent, accélèrent et provoquent le drame dans l'impact qu'ils ont sur la personnalité du déséquilibré. Le rebondissement sur son passé de soldat est donc une conséquence direct de ce rapport à l'image et qui déclenche sa folie initiale. La structure de série B resserrée privilégie le suspense à cette facette réflexive mais qui fonctionne assez bien. Plutôt intéressant donc et assez surprenant à voir en pensant à la suite de la carrière qui jouera bien plus tard le gentil vétérinaire de la série tv Daktari.

Sorti en dvd zone 2 français chez Warner 

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