Gabe Ryan, tout juste
sorti d'une maison de correction, décide de s'installer dans un nouveau
quartier avec sa soeur, Joy. Le jeune homme souhaite repartir à zéro, mais il
se retrouve malgré lui dans les affaires du chef de la mafia locale et de
politiciens corrompus. C'est alors qu'il se retrouve accusé injustement
d'assassinat et d'incendie criminel.
The Angels Wash Their
Faces est une production lancée pour surfer sur le succès de Les Anges aux figures sales de Michael
Curtiz (le titre original Angels with
dirty face entretenant le lien) sorti l'année précédente. L’un des liens entre les deux films est la
présence des Dead End Kids, turbulente et célèbre troupe d’enfants acteurs révélés
par le Dead End de William Wyler (1937). Ils constituaient l’enjeu moral des Anges aux figures sales, hésitant entre
la fange au contact du gangster James Cagney ou possiblement sauvables en
suivant la voie morale de l’antagoniste issu de l’église Pat O’ Brien.
The Angels Wash Their
Faces fait cette fois des enfants les moteurs de leur propre salut face à
la corruption des adultes. Les Dead En Kids une nouvelle fois petites frappes
sympathiques du quartier se lie d’amitié avec Gabe Ryan (Frankie Thomas), un
jeune en quête de rédemption en sortant de maison de correction et venu vivre
avec sa sœur (Ann Sheridan). La première partie du film tisse un implacable
piège de déterminisme social avec ce quartier insalubre, des adolescents livrés
à eux-mêmes et une corruption ambiante qui se manifeste par des incendies
criminels en vue de spéculations immobilières. C’est très intéressant dans la
description des figures maléfiques qui maintiennent les démunis dans leurs
handicaps sociaux, que ce soit par intérêt pour les mafieux qui feront accuser
Gabe des incendies ou cette affreuse institutrice (Margaret Hamilton, la
sorcière de Le Magicien d’Oz (1939))
méprisant ces jeunes gens sans les aider à s’en sortir. Dans ces moments, le
film s’approche de la richesse du film de Michael Curtiz.
Malheureusement une idée pourtant intéressante sur le papier
(les enfants étant provisoirement à la tête e la mairie selon une tradition
locale) pousse la suite du film dans la comédie policière un peu poussive où
les Dead En Kids font leur numéro en menant l’enquête. C’est cousu de fil blanc
et assez grossier dans les rebondissements et bons sentiments – pas aidé par un
Ronald Reagan transparent. Du coup le film ne demeurera qu’une curiosité
dérivée d’un vrai classique du film de gangster, dommage.
Sorti en dvd zone 2 français chez Warner
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