Dévoreur de pellicule monomaniaque, ce blog servira à commenter pour ceux que cela intéresse tout mes visionnages de classiques, coup de coeur et curiosités. Je vais tenter le défi de la chronique journalière histoire de justifier le titre du blog donc chaque jour nouveau film et nouveau topo plus ou moins long selon l'inspiration. Bonne lecture et plein de découvertes j'espère! Vous pouvez me contacter à justinkwedi@gmail.com, sur twitter et instagram

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lundi 8 avril 2019

Ladies who do - C.M. Pennington-Richards (1964)

Ladies who do est une plaisante comédie qui reprend le schéma "David contre Goliath" cher à nombre de comédies du studio Ealing voyant un groupe d'individu "inférieur" s'opposer à une institution oppressante. Si chez Ealing l'opposition se fait souvent face à une autorité morale ou étatique (Champagne Charlie (1944) et ses ligues de vertu, Passeport pour Pimlico (1949) ou Whisky à gogo (1949) défiant le gouvernement anglais), Ladies who do voit lui l'ennemi capitaliste se dresser sur la route des "petites gens". Celles sont représentées ici par des femmes de ménages officiant dans les bureaux d'une grande compagnie. L'une d'entre elles, Mrs Cragg (Peggy Mount) découvre dans le papier dont elle avait emballé un cigare non entamé pour un ami les informations d'une spéculation boursière. Le Colonel (Robert Morley) fumeur de cigare décèle en le potentiel et va gagner une somme non négligeable. Dès lors Mrs Cragg est ses collègues vont scruter les poubelles des patrons en quête d'informations pour de nouveaux gains.

Le film ose à merveille humour et émotion à travers le caractère des femmes de ménages. Gouailleuses et authentiques, elles oscillent brillamment entre la caricature (trognes pas possibles, sans-gêne permanent et éternelle clope au bec) et la vision attachante des classes populaires. Ainsi après la première spéculation réussie, le premier réflexe de Mrs Cragg humble et penaude est d'aller s'excuser et rendre l'argent à l'arrogant patron James Ryder (Harry H. Corbett). Mais lorsque le fin mot de l'affaire s'avère être la destruction de son quartier, notre ouvrière perdra toute culpabilité face à ce patronat impitoyable. Une des belles idées est de faire de Ryder est ancien habitant ayant connu la misère de ce quartier de Pitts où il connut l'expulsion avec sa famille. Son moyen d'y échapper aura donc été l'individualisme et devenir finalement ceux qui l'ont autrefois spolié quand Mrs Cragg et ses acolytes réagiront à l'inverse par une vraie solidarité.

L'ensemble est donc constamment drôle dans les manœuvres des héroïnes pour soustraire les informations, dans les détournements de passages obligés du monde capitaliste (les conseils d'administration haut en couleur) et aussi la paranoïa gagnant l'institution envoyant toute leur spéculation anticipée. Malheureusement la dernière partie n'est pas à la hauteur avec un scénario qui abandonne le pastiche du monde des affaires pour des rebondissements comiques grossiers. Ainsi dès que les premiers bulldozers s'avancent pour détruire le quartier, le postulat initial est oublié pour des gags assez poussifs. Pour le coup dans ce schéma le film ne fait clairement pas le poids face à n'importe quelle comédie Ealing sachant déployer des trésors d'inventivité dans ce type de situation. Plaisant donc mais un sentiment d'inachevé vu le potentiel comique et subversif de l'ensemble (un remake serait franchement intéressant à faire peut-être qu'il existe !).

Sorti en dvd zone 2 anglais sans sous-titres chez Odéon

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