Dans la banlieue de
Chicago (Aurora, Illinois), Wayne Campbell et Garth Algar animent une émission
qu'ils émettent depuis le sous-sol de leurs parents. Benjamin Kane, producteur
d'une chaîne de télévision locale, tombe par hasard sur leur programme et les
engage, en réalité pour servir les intérêts de marketing de Noah Vanderhoff,
propriétaire de bornes d'arcade. Parallèlement à la « professionnalisation » de
leur émission, Wayne rencontre Cassandra, bassiste d'un groupe de hard rock,
dont il tombe amoureux. Mais il va devoir se confronter à Benjamin, qui semble
lui aussi être intéressé par la jeune femme, et avoir ses propres idées quant à
l'émission…
Le Saturday Night Live
est depuis plus de quarante ans un des grands viviers du cinéma comique
américain, qui, d’Eddie Murphy à John Belushi en passant par les plus récents
Tina Fey ou Will Ferell, a généré son lot d’acteurs géniaux et de personnages cultes.
Chaque décennie trouve ainsi son film culte mettant en lumière des stars du
show et Wayne’s World est son
incontestable champion du début des 90’s. Wayne’s
World aura cependant la particularité d’être un pur film générationnel, ce
qui contribua à son triomphe mais ce qui le rend aussi difficilement regardable
aujourd’hui.
A l’origine il s’agit donc d’une pastille du SNL, pour un
personnage que Mike Myers avait créé au début des 80’s au sein de la troupe d’improvisation
canadienne « Second City ». La trame du film (qui est le second
directement adapté d’un sketch du SNL après The
Blues Brothers (1980) est assez ténue avec nos animateur tv décalé et amateurs
Wayne (Mike Myers) et Garth (Dana Carvey) récupéré par un network câblé local
cynique qui va tenter de récupérer cette lucrative « sous-culture ».
Le propos n’est pas inintéressant et presque une allégorie même du film (la
Paramount faisant de même en produisant une version rallongée du sketch) et
quelques saillies anti-système font mouche. On pense à la scène où Wayne tout
en refusant de faire allégeance au sponsor de l’émission expose une multitude
de marques connues tout en montrant sa désapprobation. Malheureusement ce genre
de moments inventifs se font bien trop rares, le film préférant célébrer la
jeunesse white trash banlieusarde fan de hard rock. Les références musicales
étaient déjà dépassées à la sortie du film puisqu’entre temps Nirvana et la
mouvance grunge avait diffusé un mal être adolescent loin de l’esthétique tape
à l’œil et du rock clinquant des jeunes de Wayne’s
World.
Certaines supposées scènes cultes tombent ainsi totalement à
plat (le Bohemian Rapsody à capella insupportable mais qui vaudra à Myers une
savoureuse apparition dans le biopic récent de Freddy Mercury) et tout l’environnement
WASP grossiers et bas du front (la pique géante de voiture) ainsi que les
références parodiques (Robert Patrick vient faire le T1000 pour rire et le
refera dans l’autrement plus intéressant LastAction Hero (1993), les clins d’œil au jeu vidéo Sonic) datent terriblement
le film. Les dialogues référentiels geeks étaient peut-être novateurs à l’époque
(ici pêle-même Star Trek, Ma Sorcière bien aimée et quelques autres) mais le
procédé est tellement devenu monnaie courante qu’il laisse froid aujourd’hui.
Dernier gros problème les itérations réussies du SNL avaient
pour elles un acteur de génie et/ou un réalisateur inspiré pour les dynamiser.
John Landis l’avait réussi avec le génial Hamburger
Film Sandwich ou The Blues Brothers,
tout comme les ZAZ dans leur meilleurs films dont un sommet burlesque avec Top Secret (1984). Un Eddie Murphy
savait électriser le temps d’une scène même les pires purges, tout comme un
Chevy Chase et en un sourire en coin et il en va de même aujourd’hui d’un Will
Ferell. Dans Wayne’s World,Penelope
Spheeris ne montre pas l’ombre d’une idée de mise en scène inventive et l’on
sent bien que les quelques éclairs formels (la caméra témoin qui anticipe
presque les youtubeurs d’aujourd’hui, l’éclairage satiné dans les parodies
publicitaires) viennent de la mise en place des sketches par Mike Myers.
Ce
dernier est encore mal dégrossi et s’épanouira réellement avec la trilogie des Austin Powers. L’une des choses que l’on
peut néanmoins accorder au film, ce sont ses personnages vraiment attachants
(la vraie jolie romance entre Mike Myers et Tia Carrere dont un moment tardant
où il montre ses aptitudes insoupçonnées en cantonais) qui permettent de suivre
jusqu’au bout ce spectacle fort inégal.
Sorti en dvd zone 2 français chez Paramount
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