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dimanche 20 décembre 2020

Mobile Suit Gundam II: Soldiers of Sorrow - Kidō Senshi Gandamu Tsū Ai Senshi-hen, Yoshiyuki Tomino (1981)

La Guerre continue et le White Base a pour objectif d'atteindre la base de la Fédération Terrienne, situé au fin fond de la forêt amazonienne...

 Mobile Suit Gundam II poursuit la relecture cinématographique de sa saga Gundam avec ce second film, suite direct de Mobile Suit Gundam (1981). Il s’agit de nouveau d’un remontage de la série tv de 1979, agrémenté de scènes supplémentaires et de la refonte de son intrigue. On avait laissé à la fin du premier film le vaisseau White Base de retour sur terre et en route pour une base de la Fédération terrienne. On les retrouve donc dans ce contexte, subissant régulièrement les assauts des ennemis du Duché de Zéon. Après la phase de découverte de l’univers dans le premier volet, on entre de plain-pied dans l’action avec cette fois une vraie construction de film de guerre où s’enchaînent les batailles. Comme dans le précédent film, ce montage de la série tv entraîne un rythme très alerte (parfois trop) et on y devine dans les gros blocs narratifs les intrigues qui ont probablement constitués des arcs complets (sans doute trois sur ce film).

On retrouve la thématique d’une jeunesse prématurément plongée dans des responsabilités de guerre avec l’équipage improvisé du White Base. Après avoir exploré les tourments du héros Amuro, ce sont les dilemmes moraux et les sacrifices d’autres protagonistes comme Kai aspirant à une vie moins contrainte que l’armée. L’intrigue se concentre ainsi toujours sur l’humain, le fond du conflit opposant la Fédération terrienne au Duché de Zéon n’étant jamais développé, ou du moins ne cherchant pas à rendre un camp meilleur que l’autre. Les âmes nobles se trouvent des deux côtés comme le montre la première partie du film où Amuro croise et sympathise presque avec le redoutable stratège Ramba Ral et sa compagne Hamon. Se croisant démasqués et hors de leur Mobil Suit, ils témoignent d’un véritable respect mutuel avant que la loi du champ de bataille ne ravive une opposition artificielle et qui les dépasse. 

Les deux camps se rejoignent en fait dans le peu de cas qu’ils font de leurs troupes, simples pions destinés à faire avancer leur stratégie. Ce film introduit ainsi le concept de « newtype », des êtres humains qui en grandissant dans les colonies spatiales en ont développés des facultés surhumaines. C’est une des explications possibles de la survie du jeune équipage du White Base, mais surtout de la virtuosité d’Amuro aux commandes du Gundam. Dès lors ce sentiment de n’être qu’un potentiel à exploiter s’étend à la fois à Amuro mais aussi à ses acolytes puisque l’essentiel de la mission du White Base est de servir de diversion, d’appât aux vraies manœuvres de la Fédération terrienne. Le Duché de Zéon ne vaut pas mieux avec l’usage d’une jeune fille comme espionne, seul moyen pour cette dernière de nourrir sa famille.

Malgré l’urgence de la narration, tout cet aspect est primordial et la dimension purement héroïque est parcimonieuse pour avant tout faire ressentir les douleurs de la guerre. Néanmoins les différents affrontements entre Mobile Suit offre leur lot de moments épiques (et remarquablement animés) et particulièrement la dernière partie où le redoutable Char Aznable refait surface. Le scénario tisse un mystère toujours aussi fascinant autour du personnage, laissant supposer qu’il est lui aussi le « newtype » du camp ennemi et laisse en suspens le secret de la séparation avec sa sœur Sayla, et de leur présence dans des camps opposés. Un deuxième filmtout aussi prenant donc et qui continue à justifier la réputation de Gundam dans la SF japonaise. 


 La trilogie est sortie en bluray français chez @allanime

 

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