Afin de trouver un moyen de sauver Samantha, possédée par la malédiction de Shadyside, Deena et Josh Johnson se rendent chez C. Berman par effraction, seule survivante du massacre du camp de vacances Nightwing en 1978. C. Berman décide de leur raconter cette nuit durant laquelle sa sœur est morte, ainsi que les jeunes de Sunnyvale et Shadyside présents à Nightwing et qui ont été victimes d'horreurs issues du passé des deux villes.
Ce deuxième volet de la trilogie adaptée des romans de R.L. Stine embraye directement sur la fin du premier épisode. Dans ce dernier on comprenait la réalité de la légende urbaine maudissant la ville de Shadyside et provoquant toutes ces tueries inexpliquées, la vengeance de la sorcière Sarah Fier lynchée par les ancêtres de la ville. Les personnages ayant échoués à rompre la malédiction, ils vont consulter la seule survivante du précédent massacre de 1978, C. Berman. Le flashback est donc l'occasion de creuser la mythologie de l'histoire tout en jouant de nouveau de la dimension référentielle déjà présente dans le premier film. C'est cette fois l'ombre des slashers estivaux façon Vendredi 13 ou Massacre au camp d'été qui plane ici avec ces adolescents amenés à être froidement décimés par un tueur à l'arme blanche. Comme le premier film, on évite le côté chair à canon inhérent aux slashers des 80's grâce à la caractérisation des personnages.La dimension sociale et fantastique se rejoignent dans les enjeux où l'antagonisme entre les personnages et face à la menace surnaturelle se jouent dans la damnation des habitants de Shadyside, et le complexe qu'ils font face à leur voisin nantis de Sunnyvale. Les conflits adolescents habituels et le harcèlement revêtent ainsi cette thématique à la fois dans la résignation de Ziggy (Sadie Sink), paria désabusée qui pense que son futur est joué à cause de ses origines, et à l'inverse par la malléabilité de sa sœur Cindy (Emily Rudd) prête à renier ce passif dans l'espoir de s'en sortir. Les interactions les plus futiles (le jeu de chasse à courre nocturne dans le camp) comme les plus touchantes reposent sur ce questionnement, notamment l'amitié rompue entre Cindy et Alice (Ryan Simpkins) ou la romance naissante entre Ziggy et Nick (Ted Sutherland).Le scénario joue bien de la connaissance acquise du mode opératoire de Sarah Pier dans le premier film, en joue dans le suspense et la manière de compléter les zones d'ombres. Ainsi la quête finale du véritable corps de la sorcière est vouée à l'échec (le véritable emplacement étant connu du film précédent) et accentue l'idée de fatalité et de malédiction dans ce que l'on sait de la tournure des évènements. On perd l'aspect mystère et découverte du précédent mais l'on gagne vraiment en efficacité avec une intrigue qui file bien plus droit et sans longueur. Pas de rebondissements superflus mais des intrigues parallèles bien menées, d'autant qu'une fois de plus les meurtres ne lésinent pas sur les exécutions brutales et sanglantes (avec des enfants en dommage collatéraux, plutôt osé même si cela reste hors-champs) qui paient leur tribut à Vendredi 13 et osant même une scène de sexe et de nudité étonnante au vu du virage plutôt pudibond du slasher actuel. Leigh Janiak sans réussir une fois de plus à nous proposer un séquence horrifique mémorable gère cependant bien mieux la tension et ses environnements, notamment le final où tous les anciens tueurs possédés par la sorcière arrivent menaçants vers les héroïnes (avec une jolie manière de montrer la création du look d'un des plus mémorables du premier film, et une profondeur supplémentaire pour d'autres protagonistes comme Nick Goode et sa soumission la norme qui l'empêche déjà de croire comme ce sera le cas ensuite en shérif adulte). L'émotion fonctionne bien (avec une surprise quant aux survivants que l'on pensait pouvoir anticiper) et ouvre sur un joli twist pour le troisième volet qui promet une ambiance à la The Witch (2015) pour revenir aux origines du mal en 1666.
Disponible sur Netflix
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