Après une expérience ayant mal tourné, un
scientifique se retrouve dans une réalité alternative ou il est un
auteur connu marié à une très belle femme. Il tente désespérément de
sortir de cette autre vie malgré son attirance pour sa nouvelle femme...
Quest for love est une belle romance
surnaturelle qui brille par sa nature feutrée et sa modestie entièrement
au service de son histoire d'amour. Le film adapte la nouvelle de
science-fiction Random Quest de John
Wyndham publiée en 1954. Le film de Ralph Thomas succède à une première
adaptation produite pour la télévision en 1969 pour la série
d'anthologie SF Out of the Unknown, et en précède une autre plus récente avec le téléfilm Random Quest
diffusé en 2006. La singularité du film est de reléguer son argument SF
au point d'en faire un quasi prétexte à initier la romance.
L'introduction est ainsi expéditive avec le scientifique Colin Trafford
(Tom Bell) expérimentant un accélérateur de particules qui va dérailler
et le faire se réveiller dans une réalité alternative.
Malheureusement notre héros va constater que les sentiments de Ottilie lui sont largement hostiles, son autre "moi" s'avérant un infâme goujat adultère. Tout le bagage néfaste de son double l'empêche de se rapprocher d'Ottilie, lorsqu'il se trouve contraint à en endosser l'existence mondaine au sein de laquelle il va comprendre à quel point il est un être détestable et détesté. Peu à peu la passion renaît alors qu'il fait comprendre à Ottilie qu'il n'est plus celui qu'elle a connu, et là aussi l'explication SF est expédiée et c'est la licence poétique qui prévaut. Ce Colin si aimant, attentionné et doux ne peut pas être son mari pour Ottilie qui accepte ce changement. L'atmosphère romantique envoute, le lyrisme bien que discret est bien là et surtout la conviction des deux acteurs emporte l'adhésion. Tom Bell est incroyablement habité et intense, et Joan Collins est vraiment surprenante dans ce registre doux et évanescent. L'actrice est surtout connue pour ses rôles de vamps séductrice au début de sa carrière anglaise (Turn the key softly de Jack Lee (1953)) à Hollywood (La Fille sur la balançoire de Richard Fleischer ((1955), La Terre des pharaons d'Howard Hawks, Esther et le roi de Raoul Walsh (1960)) ainsi qu'à la télévision sur un registre plus mature dans le célèbre feuilleton Dynastie. Ici sans se départir de son aura glamour, elle fait montre d'une sensibilité à fleur de peau et d'une vulnérabilité qui fait immédiatement partager l'intensité des sentiments de Colin, et fait exister avec force la romance alors que celle-ci est en définitive assez brève.En effet une péripétie va tragiquement séparer Colin et Ottilie, mais il est possible pour Colin de "réparer" l'anomalie en retrouvant le double d'Ottilie dans son monde. Là encore on est pris de court par la soudaineté du drame et c'est une véritable course contre la montre qui s'engage dans l'autre réalité où Colin fris la démence pour retrouver son aimée. Cela reste très étonnant cette manière de mettre tout le contexte et les explications en retrait mais la première partie nous a suffisamment conditionné pour n'être uniquement que soucieux de l'urgence des retrouvailles dans le récit. Le moment attendu survient en formant une boucle des deux grands instants romantiques des différentes réalités avec des fleurs, et nous laisse sur une belle fin ouverte. Il y avait matière à faire plus flamboyant dans le fond et la forme à la manière des classiques passés (Le Portrait de Jennie (1948), L'Aventure de Mme Muir (1948), Peter Ibbetson (1935)) et contemporains (Quelque part dans le temps de Jeannot Szwarc (1980), L'Armée des douze singes de Terry Gilliam (1996)) de ce type de romance surnaturelle autour de l'obsession amoureuse, mais c'est finalement son côté feutré et minimaliste qui fait tout le sel de Quest of Love.
Sorti en dvd zone 2 anglais sans sous-titres chez ITV
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire