Gary et Wyatt sont deux adolescents sujets de moquerie au lycée et sans succès auprès des filles. En regardant le film Frankenstein Gary a l'idée de créer une femme artificielle à l'aide de l'ordinateur de Wyatt. Le résultat est Lisa, une superbe jeune femme, qui s'avère très délurée et dotée de super-pouvoirs. Afin de les amener à se prendre en main et à retrouver confiance en eux-mêmes, Lisa entraine les deux amis dans une suite d'aventures fantastiques et loufoques.
Une créature de rêve
est certainement le plus faible du quatuor gagnant de John Hughes qui donna ses
lettres de noblesse au teen movie
avec les poignants drôle et toujours juste Sixteen
Candles (1984), son chef d’œuvre Breakfast Club (1985) et La Folle Journée de
Ferris Bueller (1986) avant de se tourner vers des films plus adultes. Une
créature de rêve semble marquer une volonté d’adopter une tonalité plus légère
après la veine plus mélodramatique de Sixteen
Candles et surtout Breakfast Club.
Si les thèmes récurrents de Hughes sur le mal être adolescent sont bien là à
travers son duo de héros complexé, l’ambiance est nettement plus loufoque et
délirante que les films précédentes.
Le titre original Weird
Science s’inspire de la revue du même nom édité au début des années 50 par EC Comics et qui constituait une sorte
d’anthologie de science-fiction peuplée d’histoires délirantes. Le scénario de
Hughes est d’ailleurs une modernisation de
Made of the Future un des
récits paru dans la revue et signé Al Feldstein et dont le réalisateur
approfondi l’argument tout en l’inscrivant dans un contexte lycéen. Wyatt (Ilan
Mitchell-Smith) et Gary (Anthony Michael Hall acteur fétiche de Hughes) sont
deux lycéens malingres et timides raillés par garçons les plus populaire (dont
un tout jeune Robert Downey jr) et ignorés par les jolies filles du lycée qu’ils
ne peuvent admirer qu’en secret. C’est le temps d’une soirée ennuyeuse où il
regarde Frankenstein que l’idée leur
vient : eux aussi vont se fabriquer la fille idéale qui saura les
apprécier.
La couture de monceaux de cadavres est ici remplacée par la réunion
de tous les éléments qui peuplent l’imaginaire et le fantasme de ces
adolescents afin de créer la fille de leurs rêves, les éléments allant de la
revue porno à la photo d’Einstein en passant par l’émission musicale à la mode.
Suite à des manipulations informatiques et un coup de pouce de la foudre
(l’informatique rudimentaire prête largement à sourire mais l’argument est de
toute façon tellement farfelu que cela passe dans le délire de l’ensemble)
surgit alors la sculpturale et espiègle Lisa (Kelly LeBrock) qui grâce à ses
pouvoirs va prendre en main nos deux larrons.
Lisa fait figure de génie de la lampe des temps modernes qui
va peu à peu donner confiance à son duo en les poussant dans leurs derniers
retranchements par des situations extravagantes où ils pourront enfin se
montrer à leurs avantages. Il y a une jubilation de sale gosse qui s’expriment
à certains moment comme lorsque Lisa malmènent les parents coincés de Gary où
lorsqu’elle dote le duo de bolides vrombissant ou ils emmèneront leur petites
amies. Ce que l’on retient surtout c’est l’avalanche de catastrophe causés par
les pouvoir de Lisa où l’on verra surgir une ogive nucléaire dans la chambre de
Wyatt, le mobilier de son salon aspiré par la cheminée… L’outrance des
situations est des plus amusantes et déploie des effets spéciaux efficaces et
surprenants (la créature immonde en laquelle est transformé Bill Paxton), la
bande-son 80’s est savoureuse (Oingo Boingo pour le morceau titre, Killing
Joke, Wall of Voodoo, Kim Wilde) et le rythme effréné.
Néanmoins on peut se trouver déçu par le manque de rigueur
et d’ambition de l’ensemble où on ne retrouve jamais l’émotion d’un Breakfast Club. Ce n’était sans doute pas
le but premier mais Hughes mêlera pourtant brillamment ton cartoonesque et
drame dans le suivant La Folle journée de
Ferris Bueller dont Weird Science constitue une sorte de brouillon. Ici
tout sonne un peu faux, Kelly LeBrock et Anthony Michael Hall s’en sortent bien (elle en sorte de grande soeur rêvée
prenant les choses en main, lui toujours aussi attachant) mais Ilan Mitchell-Smith est assez transparent tout comme les personnages des
petites amies un peu trop nunuches et laissant froid quant aux couples formés
lors de la conclusion.
On s’amusera de la dimension référentielle disséminée un
peu partout comme l’intrusion de ses motards à la Mad Max ou de la présence du physique hors normes de Michael
Berryman qui semble reprendre son rôle de La
Colline a des yeux. Amusant donc mais c’est clairement le film de Hughes le
moins convaincant de sa période dorée et celui qui accuse le plus son âge. La
série qui en sera tiré dans les années 90, Code
Lisa est finalement bien plus inventive.
Sorti en dvd zone 2 français chez Universal
Sorti en dvd zone 2 français chez Universal
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