John Klute est détective
privé. Un jour, l'épouse et l'associé de son ami Tom Gruneman, disparu depuis
six mois, lui demandent de le retrouver. Il se rend de Pennsylvanie à New York
pour mener l'enquête. La seule piste est une call-girl, Bree Daniels, à qui Tom
aurait adressé des lettres obscènes.
Klute est un des films les plus marquant des 70's, contribuant à en établir les canons esthétiques par son ton et atmosphère. Un certain David Fincher ne s'en est jamais remis tant on retrouve des traces de Klute dans toute sa filmographie, que ce soit la lenteur savamment calculée de Zodiac, la photo de Seven ou la paranoïa de The Game. Portrait de femme dont les éléments de thriller serviront à pénétrer et faire évoluer la personnalité de son héroïne, le film tient en grande partie sur la performance de Jane Fonda.
Klute est un des films les plus marquant des 70's, contribuant à en établir les canons esthétiques par son ton et atmosphère. Un certain David Fincher ne s'en est jamais remis tant on retrouve des traces de Klute dans toute sa filmographie, que ce soit la lenteur savamment calculée de Zodiac, la photo de Seven ou la paranoïa de The Game. Portrait de femme dont les éléments de thriller serviront à pénétrer et faire évoluer la personnalité de son héroïne, le film tient en grande partie sur la performance de Jane Fonda.
Un personnage formidablement
écrit que cette prostituée peu satisfaite de son existence qui se réfugie dans
l'insensibilité nécessaire à son "métier" pour accepter son quotidien
morne semé d'échecs, notamment dans ses tentatives de mener une carrière
d'actrice. Pakula joue astucieusement avec l'image glamour de l'actrice en la
montrant sous un jour séducteur en début de film, passant d'un client à l'autre
sans états d'âme et prenant un vrai plaisir à se jouer du désir des hommes
notamment une scène troublante où elle se déshabille tout en racontant ses
fantasmes à un client de 70 ans sur le score planant de Michael Small.
Cette imagerie séductrice va voler en éclats au fur et à
mesure de l'avancée du film, Bree dévoilant sa facette autodestructrice
troublée qu'elle est par la menace du tueur et la présence du détective incarné
par Donald Sutherland. Jane Fonda livre une prestation poignante avec ce
personnage terriblement humain dans ses contradictions et ses revirements,
cachant son mal être sous un prétendu caractère détaché de tout. Donald
Sutherland en détective un peu mystérieux, tout en retenue et sobriété est tout
aussi bon en personnage révélateur tandis que Roy Scheider campe avec brio un
détestable et tentateur personnage de mac. Niveau esthétique le film subit
l'influence d'un certain cinéma européen comme le Blow Up d'Antonioni et
annonce par bien des aspects le Conversation Secrète de Coppola. En
résulte un sentiment de paranoïa permanent, même dans les instants les plus
relâché du film où l'on a constamment l'impression d'être observé, épié, Pakula
jouant souvent des plan lointain sur ses personnages dans leurs environnement,
questionnant constamment le spectateur sur la nature subjective ou pas de ce
regard.
Le film ose un rythme déroutant aujourd'hui pour ce genre de
thriller sans pour autant relâcher la tension comme le démontre quelque moments
angoissants comme la traque d'un observateur sur les toits par Sutherland ou le
glaçant face à face final entre Fonda et le tueur (dont l'identité est très
rapidement connue autre entorse étonnante dans le genre et donnant une dynamique
différente à l'intrigue). La photo sombre aux teintes brunâtre de Gordon Willis
fera école, accentuant l'aspect réaliste et amplifiant le ton désespéré du New
York décrit par Pakula, de quartiers mal famés en soirée disco glauques, le
tout traversé par des junkies n’étant plus que l’ombre d'êtres humains. C’est
le deuxième film de Pakula qui déploie là tous les aspects de ce qu'on
appellera sa trilogie paranoïaque poursuivie dans l'angoissant A cause d'un assassinat et Les Hommes du Président. Quant à Jane Fonda un Golden Globe
et un oscar bien mérité viendront saluer sa performance.
Sorti en dvd zone 2 français chez Warner
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire