Roi de Thessalie,
Jason part à la recherche de la toison d'or. Après avoir affronté une tempête,
le navire des Argonautes accoste sur une petite île gardée par un monstre
sanguinaire. Pendant ce temps, tout le monde convoite le trône de Thessalie ...
Maître du cinéma d’aventures italien durant les années 40,
Riccardo Freda sut brillamment se renouveler avec la bascule des genres
populaires de la décennie suivante. Il anticipe notamment la mode du giallo et
du film gothique avec Les Vampires
(1957). C’est cependant dans le péplum qu’il préfigure le renouveau du genre
dans les excellents Spartacus (1953)
et Théodora,impératrice de Byzance (1954). Même si fantaisiste sur plusieurs points,
les deux films s’inscrivent plutôt dans le pendant historique du genre.
Entre-temps, Pietro Francisi a révolutionné le péplum italien (et du coup
façonné une vraie identité face au péplum américain plus porté sur l’historique
et le religieux) en l’orientant vers une dimension plus mythologique et
fantastique avec son diptyque Les Travaux d’Hercule (1958) / Hercule et la Reine de Lydie (1959) où il fera du culturiste Steve Reeves une star. Si cette
bascule est l’occasion de quelques fameux nanars, c’est surtout une possibilité
d’emmener le péplum vers des territoires surprenants, notamment dans la série
des Hercule avec un fascinant et gothique Hercule contre les Vampires de Mario
Bava (1961) ou Hercule à la conquête de l’Atlantide de Vittorio Cottafavi (1961)
avec sa réflexion eugéniste.
Sinon c'est incroyablement mou, cheap et mal joué. Roland
Carey en Jason a le charisme d'une huitre et Massimo Girotti en Orphée, seul
personnage intéressant sur le papier, est totalement transparent tandis qu’Alberto
Farnese assure le minimum syndical en méchant. Cela n'arrive même pas à avoir
le petit degré de naïveté qui donnerait du charme tant certains effet sont
laids, voir l'affrontement avec un Cyclope (L'Odyssée
encore) qui justifie son nom uniquement par l'œil sur son front, parce que
sinon c'est un bon vieux recyclage de costume de gorille (Carlo Rambaldi qui
annonçait la catastrophe de ses trucages sur le King Kong de John Guillermin
(1976)). C’est donc bien raté dans l’ensemble et la relative bonne réputation
du film chez les amateurs de péplum italien demeure étonnante.
Sorti en dvd zone 2 français chez LCJ
Extrait
Effectivement, bien peu de choses (rien ?) à sauver.Le Barroco economico fait ici un petit clapotis lors des prises navales de l'ARGOS qui semblent tournées dans une bassine de vaisselle. Quant à réviser sa mythologie, c'est à y perdre définitivement son grec.
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