Au début du XIXe
siècle, au plus fort de la lutte opposant les Irlandais aux Anglais, Michael
Martin quitte Ballymore pour Dublin, après avoir pillé l’intendant de lord
Devereaux et s’être mis à dos les membres du comité. Poursuivi par les dragons
britanniques, il est sauvé par John Doherty, le chef des partisans irlandais,
et devient très rapidement son second…
Même s’ils représentent son genre de prédilection et lui
vaudront de passer à la postérité cinéphile, les grands mélos hollywoodiens sont
pourtant l’arbre qui cache la forêt chez Douglas Sirk. En tout bon employé de
studio, Sirk aura finalement œuvré dans tous les genres durant sa carrière
hollywoodienne, que cela soit western (Taza
fils de Cochise (1954)), le film historique (le délicieux Scandale à Paris (1946), adaptation de
la vie de Vidocq), ou encore le péplum avec Le Signe du Païen (1954). C’est d’ailleurs par ce biais qu’il rencontre son futur
acteur fétiche Rock Hudson qu’il dirige dans la screwll comedy Qui donc a vu ma belle ? (1952). Il
s’attaque au film d’aventures avec ce Capitaine
Mystère qui, être un des fleurons du genre offre un vrai bon divertissement
auquel il prête tout son savoir-faire avec brio.
Le ton décontracté et trépidant surprend, avec un Rock
Hudson confirmant ses dispositions dans la comédie pure (confirmée plus tard
dans le génial Le Sport favori de l’homme
de Howard Hawks (1964)), plein d’allant en rebelle irlandais un peu plouc,
totalement égaré dans un monde de complots et de faux-semblants. La distance
que Sirk sait parfois faire prendre à ses intrigues mélodramatiques fonctionne
à plein dans ce contexte plus décontracté, et la première partie réveille les
plaisirs qu’ont pu provoquer la lecture des œuvres d’Alexandre Dumas. Le
personnage d’Hudson n’est d’ailleurs pas sans évoquer un D’Artagnan, dans son
côté fonceur et irréfléchi. Cela occasionne quelques moments très drôles et
survoltés, comme lorsque Hudson est "testé", en étant contraint
d’affronter une grosse brute irlandaise dans un hôtel, sans parler des
mémorables disputes avec le personnage de Barbara Rush, dont une où, excédé, il
finit tout simplement par lui flanquer une fessée.
Les qualités plastiques qui font le charme de ces mélos sont
également de la partie, un scope somptueux magnifiant les extérieurs irlandais
( les tournages in situ n’étant pas encore si courante à l’époque), des
cadrages bourrés d’idées et une photo de toute beauté, même si l’approche flamboyante
et irréelle de Russel Metty, son chef opérateur habituel ne participant pas au
film. Finalement, très peu d’action pure (même si une haletante scène d’évasion
en conclusion), mais tellement entraînant et bien mené que l’on ne voit pas le
temps passer, le tout se terminant sur un modèle de scène romantique. Douglas
Sirk fait donc montre ici d’une versatilité efficace même si sans génie.
Sorti en dvd zone 2 français chez Carlotta
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire