Dévoreur de pellicule monomaniaque, ce blog servira à commenter pour ceux que cela intéresse tout mes visionnages de classiques, coup de coeur et curiosités. Je vais tenter le défi de la chronique journalière histoire de justifier le titre du blog donc chaque jour nouveau film et nouveau topo plus ou moins long selon l'inspiration. Bonne lecture et plein de découvertes j'espère! Vous pouvez me contacter à justinkwedi@gmail.com, sur twitter et instagram

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dimanche 9 février 2020

The League of Gentlemen - Basil Dearden (1960)

Récemment mis a la retraite, le lieutenant-colonel Hyde décide de se venger et réunit sept officiers renvoyés de l'armée pour commettre un casse.

The League of gentlemen est le premier film produit par Allied Film Makers, société de productions lancée sur une idée du producteur Sydney Box d'associer sous le parrainage de la Rank plusieurs réalisateurs anglais sur des projets dont ils seraient initiateurs. Basil Dearden qui avait déjà exploré des sujets sociaux audacieux durant les années 50 va pouvoir prendre de plus grands risques encore dans ce cadre avec des films comme Victim (1961 traitant de l'homosexualité ou encore Life for Ruth (1962) abordant les travers moraux des témoins de Jéhovah. Cela va permettre également de lancer la carrière de réalisateur de Bryan Forbes (ici scénariste et acteur) avec des classiques comme le mélodrame Whistle Down the Wind (1961) et le thriller Seance on a Wet Afternoon (1964). Michael Relph (partenaire emblématique de Basil Dearden), Richard Attenborough et l'acteur Jack Hawkins s'ajouteront à cette association et même si malgré plusieurs réussites la compagnie produira un nombre restreint de films.

The League of Gentlemen est une manière (en comparaison des films plus difficiles qui suivront) de lancer la société sur un sujet accessible et grand public avec un film de casse, genre très à la mode dans le polar d'alors entre les américains Quand la ville dort de John Huston (1950), L'Ultime razzia de Stanley Kubrick (1956), Le coup de l'escalier de Robert Wise (1959) ou le français Du rififi chez les hommes de Jules Dassin (1955). Chacune de ces œuvres se sert du genre pour aborder des problématiques sociales, pour travailler une atmosphère ou dans le plaisir de voir la fatalité dérégler une horlogerie parfaitement réglée. The League of Gentlemen trouve son identité dans son identité profondément british.

Tout dans le recrutement, la préparation et l'exécution du coup se teinte de cet aspect. Dearden en joue dans la caractérisation de son casting charismatique où la crapulerie et la sournoiserie est d'autant plus délectable dans ce cadre anglais guindé (Roger Livesey en faux prêtre escroc et sa valise remplie de revues érotiques). Le quotidien de chacun des associés nous est présenté sous son jour le plus pathétique (ennui, dettes, adultère) qui les pousse au crime pour changer de vie, le passé peu reluisant les réunit mais également l'expérience militaire. Du coup Dearden humanise les protagonistes dans leurs failles tout mettant en relief leur professionnalisme à travers cette rigueur militaire.

Tout le monde existe et garde une certaine forme de mystère (Jack Hawkins parfait en leader, tout comme Nigel Terry en second plus décontracté) dans une narration parfaite équilibrée entre tension et décontraction. On pense à la scène du vol d'arme dans une caserne où par la grâce du montage la satire de la soumission militaire alterne avec une intrusion chargée de suspense. Ce sont toujours des éléments décalés spécifiquement anglais que vient le déséquilibre qui met à mal les plans (la bienveillance non désirée d'un policier à moto, l'arrivée inopinée d'un camarade de régiment lors du final) et Dearden sait en jouer pour rendre d'autant plus efficace les séquences spectaculaires. Le casse est ainsi fort inventif et trépidant, renversé dans ce même jeu du récit par une chute surprenante. Pas le plus engagé des Dearden donc mais un excellent divertissement !

 Sorti en bluray et dvd zone 2 anglais chez Network

2 commentaires:

  1. film acheté sur Amazon UK sans sous-titres car absence inexplicable de ce classique du polar anglais en France. Une excellente introduction au talent du méconnu (chez nous) Basil Dearden.

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    1. La nouvelle édition bluray anglaise possède des sous-titres anglais, en attendant une éventuelle édition française !

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