Récemment mis a la retraite, le
lieutenant-colonel Hyde décide de se venger et réunit sept officiers
renvoyés de l'armée pour commettre un casse.
The League of gentlemen
est le premier film produit par Allied Film Makers, société de
productions lancée sur une idée du producteur Sydney Box d'associer sous
le parrainage de la Rank plusieurs réalisateurs anglais sur des projets
dont ils seraient initiateurs. Basil Dearden qui avait déjà exploré des
sujets sociaux audacieux durant les années 50 va pouvoir prendre de
plus grands risques encore dans ce cadre avec des films comme Victim (1961 traitant de l'homosexualité ou encore Life for Ruth
(1962) abordant les travers moraux des témoins de Jéhovah. Cela va
permettre également de lancer la carrière de réalisateur de Bryan Forbes (ici scénariste et acteur)
avec des classiques comme le mélodrame Whistle Down the Wind (1961) et le thriller Seance on a Wet Afternoon
(1964). Michael Relph (partenaire emblématique de Basil Dearden),
Richard Attenborough et l'acteur Jack Hawkins s'ajouteront à cette
association et même si malgré plusieurs réussites la compagnie produira
un nombre restreint de films.
The League of Gentlemen
est une manière (en comparaison des films plus difficiles qui suivront)
de lancer la société sur un sujet accessible et grand public avec un
film de casse, genre très à la mode dans le polar d'alors entre les
américains Quand la ville dort de John Huston (1950), L'Ultime razzia de Stanley Kubrick (1956), Le coup de l'escalier de Robert Wise (1959) ou le français Du rififi chez les hommes
de Jules Dassin (1955). Chacune de ces œuvres se sert du genre pour
aborder des problématiques sociales, pour travailler une atmosphère ou
dans le plaisir de voir la fatalité dérégler une horlogerie parfaitement
réglée. The League of Gentlemen trouve
son identité dans son identité profondément british.
Tout dans le
recrutement, la préparation et l'exécution du coup se teinte de cet
aspect. Dearden en joue dans la caractérisation de son casting
charismatique où la crapulerie et la sournoiserie est d'autant plus
délectable dans ce cadre anglais guindé (Roger Livesey en faux prêtre
escroc et sa valise remplie de revues érotiques). Le quotidien de chacun
des associés nous est présenté sous son jour le plus pathétique (ennui,
dettes, adultère) qui les pousse au crime pour changer de vie, le passé
peu reluisant les réunit mais également l'expérience militaire. Du coup
Dearden humanise les protagonistes dans leurs failles tout mettant en
relief leur professionnalisme à travers cette rigueur militaire.
Tout
le monde existe et garde une certaine forme de mystère (Jack Hawkins
parfait en leader, tout comme Nigel Terry en second plus décontracté)
dans une narration parfaite équilibrée entre tension et décontraction.
On pense à la scène du vol d'arme dans une caserne où par la grâce du
montage la satire de la soumission militaire alterne avec une intrusion
chargée de suspense. Ce sont toujours des éléments décalés
spécifiquement anglais que vient le déséquilibre qui met à mal les plans
(la bienveillance non désirée d'un policier à moto, l'arrivée inopinée
d'un camarade de régiment lors du final) et Dearden sait en jouer pour
rendre d'autant plus efficace les séquences spectaculaires. Le casse est
ainsi fort inventif et trépidant, renversé dans ce même jeu du récit
par une chute surprenante. Pas le plus engagé des Dearden donc mais un
excellent divertissement !
Sorti en bluray et dvd zone 2 anglais chez Network
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film acheté sur Amazon UK sans sous-titres car absence inexplicable de ce classique du polar anglais en France. Une excellente introduction au talent du méconnu (chez nous) Basil Dearden.
RépondreSupprimerLa nouvelle édition bluray anglaise possède des sous-titres anglais, en attendant une éventuelle édition française !
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