Une petite ville du
Sud des États-Unis, Frenchman's Bend (Mississippi), est dominée par la
puissante famille Varner, dont le père, Will, âgé de 61 ans, règne en
patriarche despote sur sa propre famille. L'ordre établi va être troublé par
l'arrivée dans la ville de Ben Quick, un vagabond soupçonné d'être un incendiaire.
Arriviste et sans scrupules, il arrive à se faire apprécier de Will Varner qui
lui offre un emploi dans son entreprise et le loge chez lui.
Les Feux de l’été
est le troisième film de Martin Ritt, et qui marque le début d’une fructueuse
collaboration avec le couple Paul Newman/Joanne Woodward (il avait cependant déjà
dirigé cette dernière dans Les Sensuels
(1957). Suivront donc Le Bruit et la Fureur (1959), Paris Blues
(1961), Le Plus Sauvage d'entre tous
(1963) ou encore Hombre (1967). Sans
égaler ces réussites à venir, Les Feux de l’été met place cependant Martin Ritt
pour la première fois à la tête d’une grosse production prestigieuse avec cette
adaptation du roman Le Hameau de
William Faulkner. Le film fait en effet parti d’un deal du producteur Jerry
Wald pour adapter deux romans de Faulkner dont il a acquis les droits, Les Feux de l’été et Le Bruit et la fureur qui suivra.
Le récit tisse un intéressant mariage entre imagerie western
et americana se confrontant à l’ère moderne. Cela se ressent dans la demeure
imposante de Will Varner (Orson Welles ogresque à souhait), vestige de l’ère
esclavagiste par son architecture et ses domestiques noirs. Cela passe aussi
par ces décors sauvages de western que ce même Will Varner vient traverser de
sa jeep pour en briser la quiétude ancestrale. Les rapports entre les
personnages obéissent à cette dichotomie puisque si Varner dans ce contexte n’est
plus un propriétaire terrien dans ses lucratives activités, il prolonge
pourtant une certaine tradition patriarcale dans l’exigence et la déception que
lui cause son entourage. Sn fils Jody (Anthony Franciosa) n’a pas la poigne
virile attendue et sa fille Clara (Joanne Woodward) par sa sophistication et
sensibilité se refuse au rôle de matriarche pondeuse d’héritier en restant
célibataire. Le vagabond Ben Quick (Paul Newman) incarne tout ce culot et cette
hargne qui semble manquer au Varner de souche, un passé douloureux en ayant fait
un loup aux dents longues.
Martin Ritt dépeint donc avec brio ce déchirement des
personnages entre héritage intime et aspiration future, qui s’exprime ici par l’hésitation
entre ambition carnassière et démons du passé pour Ben, et l’impossibilité à
incarner l’idéal de leur lignée pour les jeunes Varner. Le film fonctionne le
mieux quand il fait passer cela par la relation amour/haine entre Ben et Clara,
notamment la superbe scène où Ben provoque le désir refoulé de la jeune femme
dans le magasin. Il manque cependant cette pointe de sensualité et de stupre
que l’on peut trouver dans les adaptations de Tennessee Williams de l’époque,
ce que l’alchimie du couple Newman/Woodward parvient en partie à compenser.
Mais cela reflète cependant le côté trop sage du film, le drame personnel
existe par l’interprétation mais les situations sont un peu mécaniques et n’endossent
pas l’ampleur sociale des meilleurs films de Martin Ritt. Le final expéditif et
chargé de bons sentiment en est l’illustration, le cheminement passe vraiment
plus par le dialogue qu’une résonance avec le contexte. Il n’en reste pas
moins un joli film annonciateur de grandes choses pour Martin Ritt.
Sorti en bluray et dvd zone 2 français chez Fox
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Bonjour Justin Effectivement le souvenir d'un très beau film avec cet étoile trop filante du cinéma américain. Lee REMICK aussi belle que talentueuse irradia l'admirable LE JOUR DU VIN ET DES ROSES (1963) de Blake EDWARDS.
RépondreSupprimerOui là malheureusement on ne lui donne pas grand chose de plus que la jolie écervelée à jouer déjà une belle présence pour Lee Remick qui va bien briller par la suite.
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