L’inspecteur Dragon Yau et l'avocate Mandy Chang sont malgré eux mêlés à la disparition d’une mallette contenant des millions de dollars blanchis provenant du trafic de drogue.
Tiger Cage 2 est une fausse « suite » de Tiger Cage (1988), merveille de polar urbain martial qui rencontra un grand succès. Dans la lignée de la saga d’action « cousine » Le Sens du devoir avec laquelle elle entretient plusieurs liens (nous y reviendrons), la trilogie Tiger Cage ne doit son fil rouge qu’à la récurrence de son argument de polar violent croisé à des scènes d’actions périlleuse, avec la permanence de certains participants comme Yuen Woo-ping à la réalisation et Donnie Yen au casting des deux premiers volets. Ce dernier gagne d’ailleurs du galon dans Tiger Cage 2 puisque de chien fou sacrifié (mais remarqué) du précédent film, il passe cette fois en haut de l’affiche. Tiger Cage 2 est un très solide divertissement, mais s’inscrit davantage dans une logique de formule comparée à la noirceur, l’imprévisibilité et l’âpreté de son prédécesseur.
Cette fois malgré des prémices plutôt ambitieux (le blanchiment d’argent mafieux à Hong Kong par les triades par le monde des affaires), le film ne sait sur quel pied danser quant au ton à adopter. Donnie Yen et Rosamund Kwan sont laborieusement réunis par l’intrigue pour former un duo comico-romantique lorgnant sur les Maggie Cheung et Jackie Chan des Police Story. Incompréhensions, amours vaches et petites jalousies lorsque le duo devient triangle amoureux avec l’arrivée de David Wu sont entrecoupés de morceaux de bravoures oscillant entre violence décomplexée et cette supposée légèreté. Le charme et le charisme des acteurs, surtout une charmante Rosamund Kwan, permettent de naviguer sans trop de heurts entre ces ruptures de ton. L’inventivité des scènes d’action, notamment durant la première partie, fait merveille avec une foultitude d’idées nourrissant le véritable dispositif conçu pour chaque bagarre. L’éclairage défaillant d’un tunnel d’égout devient le théâtre de coups de pieds et poings surgis des ténèbres et encaissés avec autant de douleur que de surprise. Une poursuite puis un combat entre deux bus provoquent chutes et traversées de pare-brise vertigineuse et, globalement, tout est prétexte à distribuer parfois gratuitement une gifle bien sentie (les amitiés un peu trop viriles entre Donnie Yen et David Wu ou son ami policier). Le problème du film est le manque d’identité qui caractérisait Tiger Cage. On retrouve ici les ralentis démonstratifs amplifiant la moindre cascade risquée, le moindre coup virtuose, un gimmick rare dans Tiger Cage qui privilégiait la brutalité et l’urgence dans son exécution. Le casting participe aussi à ce sentiment de série B efficace mais anonyme, Yuen Woo-ping reprenant dans un rôle secondaire et artificiellement gonflé Cynthia Khan dans Le Sens du devoir 4 (1989) où elle avait pris le relai de Michelle Yeoh. Un film où figurait aussi Donnie Yen, rendant l’ensemble un peu interchangeable (notamment avec les guests martiaux occidentaux comme l’intimidant Michael Woods) contrairement à Tiger Cage dont le motif de la trahison est bien plus superficiel ici.Tiger Cage 2 est donc une œuvre relativement décevante en tant que suite, mais qui pris isolément reste un solide divertissement musclé.
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