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vendredi 20 juin 2014

La Loi du Seigneur - Friendly Persuasion, William Wyler (1956)


Une famille quaker est prise entre les deux camps durant la guerre de Sécession.

La Loi du Seigneur fut parmi les films les plus populaires de William Wyler et constitua une surprenante Palme d’or au Festival de Cannes 1957. L’histoire constitue une grande saga voyant une famille de quaker devoir confronter ses convictions non-violentes au contexte de la guerre de Sécession s'approchant dangereusement de leur ferme. C'est ce que résume le pitch mais en fait l'horizon s'obscurcit réellement dans les dernières minutes du film, pour être résolu dans un happy end de rigueur pour ce spectacle calibré. Auparavant on aura suivit près de deux heures durant la petite vie de cette famille dans son quotidien. 

Si Wyler peine à amener une tournure vraiment dramatique à l'ensemble, il se rattrape avec une galerie de personnages attachant et truculents. Gary Cooper est épatant en patriarche quaker peu concerné et toujours partant pour une bagarre ou amusement quelconque, humanisant l’imagerie austère que l’on associe aux quakers. La fille aînée commençant à être attirée par les garçons et le petit dernier teigneux complètent le tableau et le film s'amuse à les confronter à des situations loufoques où ils bousculent les principes rigides de la religion quaker. Seul le personnage de la mère joué par Dorothy McGuire s'avère trop psychorigide pour être attachant en dépit de quelques moments légers qui la dérident quelque peu. 

Hormis la conclusion c'est donc un récit rurale intimiste qui dénué de l'aspect quaker et du contexte de guerre pourrait presque évoquer un ancêtre de la série La Petite Maison dans la prairie (est c'est dit sans moquerie) avec une petite troupe de personnage attachants, leur voisins et les petits tracas ordinaire. Le problème est que Wyler prolonge cette facette sur quasiment tout le film. Le destin des personnages si bien brossés aurait pu s'avérer bouleversant lorsque les problèmes arrivent mais le tout est enchaîné de manière facile, expéditive et consensuelle (voir la confrontation entre Dorothy McGuire et les rebelles sudistes plus drôle qu'inquiétante) notamment la conclusion où presque rien n'a changé et où tout le monde s'en sort. 

Il fut parfois reproché à Wyler une certaine lourdeur psychologique dans certaines de ces œuvres, mais là le simplisme dessert une vision qui aurait être bien plus intéressante mais une certaine bienveillance à semble-t-il freiné le réalisateur à apporter un ton plus complexe et bouleverser ce monde idéalisé. 

Sorti en dvd zone 2 français chez Warner

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